Vieille Église

Il allait bientôt être l'heure du midi, le soleil, maintenant haut dans le ciel, réchauffait fortement tout ceux qui avaient le courage de mettre le nez dehors. Heureusement, quelques nuages planaient ici et là, couvrant à l'occasion le soleil. Dans le ciel, l'on put bientôt y remarquer une nouvelle tache blanche, plus petite que les nuage, par contre. Elle semblait avoir la forme d'un oiseau, d'un grand oiseau, reluisant sous l'éclat du soleil. La créature sembla grossir dans le ciel, mais au contraire, elle ne faisait que descendre en direction du village fidèle, puis l'on reconnut enfin le dragon blanc, qui portait sur son dos un homme portant une cotte de mailles et les habits saints que portaient autrefois les templiers.
Le dragon blanc se déposa devant une vieille et petite église, n'ayant, à première vue, pas été utilisée depuis des années. Le cavalier descendit de sa monture et, avant de se diriger vers l'église, lui chuchota quelque chose.
Arrivé aux portes, l'homme poussa celle de droite et la referma derrière lui lorsqu'il fut entré. À l'intérieur, il faisait un peu plus frais qu'à l'extérieur. Deux colonnes de sept longs banc, pouvant avoir environ 4 personnes chacun, étaient placés dans la grande salle, laissant un passage au milieu. Un long tapis rouge, aux bordures dorées, était placé dans cette allée. L'autel était placé au bout du tapis. L'endroit était poussiéreux et sale, mais les grandes fenêtres, trois sur chacun des murs, laissaient passer de belles lumières colorées, qui rendait l'endroit plus... agréable.
Mélior dégaina son épée et la prit à deux main, pointe vers le haut. Il avança ainsi jusqu'à l'autel avant de s'agenouiller devant celui-ci et de mettre pointe au sol. Il resta un moment silencieux et puis récita quelques prières, afin qu'il puisse recevoir les bonnes grâces de son dieu.
Puis, un bruit vint le sortir de ses prières, c'était la porte qui venait de s'ouvrir. L'homme jeta un regard par-dessus son épaule afin de voir qui ou quoi venait de le déranger pendant ses prières...

[Libre à tous, mais j'aimerais qu'on laisse Adèlia poster d'abord]

Adèlia débarqua, venue de nul part, devant l’église. Elle ne jeta pas même un regard au dragon blanc. Elle passa près de lui comme s’il avait été invisible. Toundra, qui accompagnait sa jeune maitresse, semblait plus alerte, comme d’habitude, et veilla d’un coup d’œil à ce qu’elle ne se fasse pas écraser par une patte alors qu’elle avait l’esprit ailleurs. Adèlia poussa la lourde porte d’un coup de pied, l’ouvrant brutalement. Elle fixait le sol sans sembler remarquer la présence de l’homme dans l’endroit et marmonnait des paroles incompréhensibles. Elle s’avança le long de l’allée en faisant claquer ses bottes dans un bruit infernales. Les gardes avaient perdus Arc-en-ciel. Elle s’arrêta à quelque pas de Mélior, releva la tête et le dévisagea sans vraiment sembler le voir. Après un moment elle regarda au plafond, comme si elle essayait d’y trouver quelque chose. Elle abandonna sa recherche. Il n’y avait bel et bien personne, cet homme était fou. Il parlait tout seul!
Elle s’assit sur la première banquette dans une attitude semblable à celle d’une adolescente à la messe de noël qui est là parce que ses parents l’ont forcé. Elle resta silencieuse durant un bon cinq minutes avant de demander avec un manque de politesse flagrant:

-Vous parlez à qui?

Visiblement, Adèlia n’était pas le genre de personne qui croyait en un dieu quelconque. Elle entendait suffisamment de voix dans sa tête comme ça, elle n’avait jamais aimée l’idée de demander à «la voix du seigneur» de ce joindre aux autres. Des plans pour la rendre folle! car on pouvait bien dire qu'elle l'était, ce n'est pas elle qui s'adressait au ciel à tout bout de champ. On pouvait donc se demander ce qu'elle venait faire dans une église.... Les voies d'Adèlia sont impénétrables!

L'homme regarda un moment la femme qui venait d'entrer, puis, lors qu'elle vint s'asseoir, Mélior se remit dans ses prières, jusqu'à ce qu'elle vint le couper dans ses prières pour lui demander à qui il parlait. Le templier tourna la tête vers celle-ci et puis se releva, rengainant sa lame. Il resta un moment silencieux, cherchant les bons mots à employer à cette femme. Sa main se porta à la croix qu'il portait à sa ceinture et s'adressa enfin à Adèlia:

-À qui je parle?... euh... Vous savez... nous somme dans une église...

Mélior détourna le regard, le mettant vers la porte, encore ouverte après l'entrée d'Adèlia:

-En fait... je... parlais... je... avec le seigneur...

*...Reprends-toi Mélior...*

Il se ressaisit quelque peu et fit face à Adèlia. Il l'examina de la tête aux pieds puis fini par lui dire:

-Je ne voudrais pas paraître malpoli... mais... vous ne semblez pas être de celle qui vienne souvent dans ce genre... d'établissement... qu'est-ce qui vous amène ici?

L’homme mentionnant qu’il parlait a un seigneur quelconque la fit regarder de nouveau autour d’elle comme si elle cherchait l’individu en question. Tout était vide. Elle le regarda suspicieusement comme s’il était fou ou qu’il se moquait d’elle.

-… Je ne vois personne.

Elle croisa les bras, se redressant sur son banc. Malgré qu’il avait précisé ne pas vouloir être impoli elle ne semblait pas apprécier qu’on lui demande ce qu’elle faisait quelque part. Elle se renfrogna en répondant, comme si c’était tout à fait logique et évident.

- Je viens m’asseoir.

Son regard se perdit dans la contemplation de l’autel, ignorant durant un long moment l’individu. Elle tourna la tête au bout d’un moment et son regard vide sembla se rallumer, comme si elle se rappelait brusquement sa présence. Elle demanda, comme si le long instant de silence n’avait jamais existé:

- Il vous répond le seigneur?

Si elle ce moquait de lui, il était impossible de le déceler dans son visage. On aurait même dit qu’elle faisait un effort pour comprendre. La question l’intéressait brusquement et il lui fallait faire un effort considérable pour rester en contact avec la réalité. Heureusement l’endroit était calme, ça aidait un peu.

Lorsqu'elle lui dit qu'elle ne voyait personne, Mélior eut fit un petit sourire, non pas pour se moquer d'elle, mais seulement parce que ça l'amusait de voir quelqu'un qui ignorait totalement l'existence du Seigneur. Il commença doucement à s'approcher de la femme, assise près de lui:

-Le Seigneur nous est invisible, à nous, les mortels. Mais il est partout... tout ceux qui s'arrêtent un moment pour y prêter attention pourront remarquer sa présence... dans toute choses...

Le templier vint s'asseoir auprès d'Adèlia, lorsqu'elle sembla regarder l'autel. Sa main enveloppait toujours sa croix, à sa ceinture. Puis, lorsqu'Adèlia lui demanda si le Seigneur lui répondait:

-Il m'a déjà parlé... un fois... il y a longtemps... Depuis, j'essais de reprendre contact avec lui...

L'on entendit ensuite le grincement de la seconde porte, l'homme se retourna et vit la tête de son dragon dans l'entrée de l'église. Mélior lui demanda donc:

-Qui a-t-il, Keï-Kno?

-Des paysans... Ils veulent entrer...

-...Un prêtre est présent?

La tête du dragon disparut pendant un moment, puis revint:

-...Non... pas de prêtre...

-Alors personne n'entrera dans ce lieu saint avant que je n'ai terminé... Ferme les portes.

Le dragon blanc sortit sa tête de l'entrée de l'église en refermant, du mieux qu'il ouvrait, les portes avec le bout de sa gueule. L'on commença à entendre quelques exclamation de mécontentement, venant de l'extérieur, mais ceux-ci s'estompèrent après quelques minutes...
Mélior remit son regard sur Adèlia:

-Je ne crois pas m'être présenté... je suis Mélior... surement l'un des derniers templiers de ces terres...

Adèlia se renfrogna, imaginant un individu devant entendre tout le monde lui parler. Elle connaissait bien le côté néfaste d’entendre des voix dans sa tête. Son regard se perdit et elle murmura quelque chose d’incompréhensible, hochant négativement de la tête. Ce seigneur n’avait pas de chance!

- Il a surement autre chose à faire que d’écouter tout le monde lui raconter leur truc. Il doit avoir de sales migraines en plus.

Son attention fut détournée par le dragon de l’homme et par les voix à l’extérieur. Elle se massa les tempes machinalement et s’égara dans son esprit de nouveau, fixant devant elle sans se préoccuper de l’échange entre l’étrange personnage et le dragon. La porte se referma brusquement sans pourtant réellement attirer son attention. Elle eut un bref sursaut, sans pourtant déroger son regard au vide. La voix l’extirpa d’un songe lointain, mais il fallut encore quelques secondes d’analyse pour comprendre le sens de la phrase dans son intégralité. En fait… le sens entier ne lui parvint pas. Elle ne savait pas ce qu’était un templier. Surement quelqu’un de bizarre. Elle répondit machinalement:

-Je suis Adèlia.

Elle ne mentionna pas plus avant qui elle était exactement, puisqu'un nom ne révèle pas grand chose habituellement, et cela ne lui traversa probablement même pas l'esprit. Elle avait tiré un couteau de sa ceinture et jouait à faire tourner la lame pour la faire scintiller dans la lumière du soleil. Elle grimaça en disant:

- Je le plains votre seigneur. Si ça se trouve il est devenu dingue à force d’entendre des voix dans sa tête.

Elle croisa ses jambes, s’asseyant en tailleur sur le banc, comme le ferait une gamine. Elle avait déjà été dans ce genre d’endroit, longtemps auparavant. Les gens dérangeaient leurs dieux pour des bêtises à tout instant. C’était désagréable. Ça donnait mal au crâne. Si leurs dieux avaient vraiment écouté, ils n’auraient même pas pu répondre tellement leurs charabias étaient rapide, intempestif et dépourvu de silence pour écouter. Ses sourcils froncés exprimaient un mécontement difficilement explicable.
Elle se leva brusquement comme si une chose urgente à faire l'appelait, le couteau disparaissant d'entre ses doigts sans laisser de trace. Il réapparut à quelques centimètres seulement de l'abdomen de l'homme et s'y enfonça, projeté vers l'avant, par une force inconnue. Adèlia dévisagea Mélior un moment, le regard vide, les sourcils toujours froncés, avant de se diriger d'un pas ferme vers les portes qui s'ouvrirent aussi brutalement que lorsqu'elle était entrée. Ne jetant pas même un coup d'oeil vers les quelques gens qui attendaient à la porte de l'église, elle descendit les quelques marches et se dirigea vers le château

[HJ: J'reprend ce poste seulement pour qu'on comprenne que c'est la même église, mais c'est pas au même moment.]

Mélior arriva de par les air, sur le dos de son dragon blanc, devant la vieille église. Il débarqua de Keï-Kno, s'assurant que son épée était toujours dans son fourreau et puis s'adressa à son dragon:

-Ne laisse entrer que les prêtres ou bien voulant prier... je ne voudrais pas me faire déranger pendant que je suis à l'intérieur.

-Et si des hommes armés veulent entrer... ou bien des hauts placés du château?

-Tu leur demanderas d'attendre là et tu viendras m'avertir de leur présence... Je viendrai leur parler.

-Très bien.

Le templier entra dans l'église, prenant le soin de bien refermer la porte derrière lui. En regardant à l'intérieur, il remarqua quelques personnes en tain de prier, ainsi que quelques prêtres s'affairant ici et là.

*Il y a un peu plus de populace que la dernière fois...*

Pensa t-il. Il s'avança donc dans l'allée du centre, voulant parler à l'un des prêtres. Il ne put empêcher sa cotte de maille faire ses quelques tintement de métal à chaque pas qu'il faisait, ce qui dérangeait surement ceux qui priaient, ainsi que les quelques prêtres.
Puis, lorsqu'il arriva devant l'un des prêtres, Mélior prit la parole:

-Pardonnez-moi, mon père, puis-je avoir un moment, j'aimerais vous parler?

Le prêtre examina Mélior un moment avant de lui répondre:

-Il y a longtemps qu'un paladin n'est pas venu nous rendre visite, comment puis-je vous aider?

-En fait, je suis templier et non paladin. Mais peu importe, je suis ici pour demander toit et nourriture pour quelques temps.

-Et pourquoi donc, templier?

-Mon... logis à été inondé à cause de la pluie et la pourriture s'est incrusté dans mes meubles et mes vivres.

-Oh... je vois. Je vais voir s'il nous reste une place pour vous. Pendant ce temps, je vais vous inviter à bien vouloir siéger à l'un des banc.

Le prêtre quitta, prenant une porte à l'arrière de l'église et Mélior prit siège et commença à prier.

[Ouvert à tous]

>> Domaine des Carillo

Dès qu’il avait pu se remettre sur pieds et que son épée n’était plus trop lourde à son corps blessé, Joshua avait décider de prendre le problème à sa source. N’ayant aucun doute quant à la culpabilité du Lord Drey de Flemont, il y avait longuement réfléchi et ce n’était pas sans un certain mépris vis-à-vis de son choix qu’il avait renoué avec son passé d’assassin. Il agirait alors qu’il n’était plus sous les ordres de Rosaly, peu persuadé que la jeune fille ait approuvé son plan. Mais sur le contrat qui les liait, l’alinéa qui disait « protéger au péril de sa vie » en de belles lettres manuscrites, appelait à ce qu’il honore d’une manière abjecte tous les termes du bout de papier. L’ancien assassin n’était pas sans jouer avec le contrat et le moduler à sa convenance pour alléguer le fait que la protection de Lady Carillo passait par la moindre méthode pourvu que cette dernière soit efficace.

Il avait alors quitté le manoir sans prévenir et parcouru la terre noble pour rejoindre le territoire du Sir de Flemont. Avec une infinie discrétion que son corps de géant aurait pu dénoncer comme impossible, il s’était comme matérialisé derrière le Duc et d’un coup de poignard lorsque celui-ci avait réagit, il avait planté sa lame dans sa main, la clouant à la table avant qu’il n’atteigne son épée. Sa lourde main s’était abattu sur sa bouche pour faire taire les cris et d’une voix grave il s’était approché du Lord pour le questionner, dévoilant un visage qu’il gardait secret et l’invitant à répondre en baladant un second couteau le long de ses vêtements. En peu de temps l’homme paniqué lui avait avoué avoir envoyé un nouvel assassin à la poursuite de Rosaly. Il ne connaissait pas son nom, savait simplement que c’était une femme et qu’elle attaquerait le jour où Rosaly serait la plus exposé.

Le lord finissait à peine sa phrase que d’un geste vif, sa gorge était tranchée et que de la pièce vide, il ne restait que les rideaux qui ondulaient dans le vent. Joshua devait rentrer. Il serait là pour le bal, même s’il ne se montrerait pas. Il était inutile de donner à l’assassin une raison de faire plus attention. La rumeur qui avait dû circuler sur son absence jouerait certainement en sa faveur.

**********************************************

Il était finalement revenu dans la ville fidèle. Le bal aurait lieu d’ici quelques jours et il serait suffisamment remis de ses blessures pour combattre une armée d’assassin s’il y’en avait eu autant. L’expérience ne lui faisait plus défaut désormais. Des choses, il en avait vu, il en avait vécu… Le sang avait coulé, le sang avait séché.

Passant devant l’église, l’immense bâtisse lui rappela les années où il n’était encore qu’un jeune garçon de ferme, qui chérissait sa femme et ses enfants et protégeait son âme du pêché. Il gravit les marches de l’esplanade et entreprit d’y entrer. Il savait bien qu’il ne pourrait sauver son âme et n’avait pas la folie de croire en un miracle mais il pouvait exposer à Dieu, ce pourquoi il avait commis un nouveau meurtre cette nuit-là.

On s’interposa à son approche. Il est vrai qu’il n’avait pas la tête du plus innocent des agneaux venu prier, de sa carrure lourde et de son visage plongé dans l’ombre de sa capuche. Le dragon pour qui il devait lui sembler ridiculement petit l’invitait à patienter à l’extérieure car il ne pouvait laisser entrer d’hommes armés à l’intérieur. Voilà qui était nouveau? On triait les hommes pouvant entrer à l’église! Y’avait-il des hommes trop mauvais que Dieu n’ait plus envie de les entendre. Joshua se retînt de se montrer plus agressif, ne se laissant guère intimider par un dragon. La bête blanche lui demanda de patienter alors qu’il poussait les portes et entrait la tête dans l’église pour on ne sait quelle raison. Joshua en profita pour entrer par l'entrebaillement et disparaître de son regard et de ses crocs.

Plongeant le bout des doigts dans le bénitier, il fit le signe de croix et partit rejoindre un siège pour excuser silencieusement un acte dont il n’était pas fier. Il souhaitait aussi que dans son infinie miséricorde, le Seigneur vienne à protéger lady Carillo de sa haine et qu’il veille sur sa vie comme Joshua ne pourrait le faire éternellement. Les gardes du corps n’ont pas une vie longue et prospère et alors qu’il approchait les 35 ans, il ne se voyait pas vivre encore dix années de plus. Dans le silence de l’église, il pria…

-Mélior...

Le templier se tourna vers le dragon blanc, qui avait entré sa tête dans l'église, puis, comprenant que quelqu'un voulait entrer, il se dirigea vers les portes, n'ayant pas remarqué l'homme qui venait d'entrer. Mélior sortit et remarqua que personne ne se trouvait là:

-Un homme veut ent...

Le dragon remarqua lui aussi que l'homme avait disparut. Ne voulant pas rester plus longtemps à l'extérieur de l'église, il décida d'entrer dans celle-ci, laissant sortir, à son passage:

-Tu devrais être plus attentif, Keï-Kno...

Il referma les portes après son entrée, allant reprendre sa place à l'avant. Il joignit ses mains et commença à prier.
Un moment plus tard, le prêtre revint voir le templier, lui demandant de le suivre. Il lui avait trouvé une chambre de libre. Les deux hommes prirent la porte que le prêtre avait prit plus tôt et ce dernier alla montrer la chambre au templier.
Plus tard, le templier revint dans la grande salle de l'église. Il examina un moment ceux se trouvant dans celle-ci et décida d'aller voir une personne au hasard.
Mélior s'approcha de Joshua et vint s'asseoir auprès de lui. Après un moment, l'homme de foi prit parole à voix basse:

-Quelle aide le seigneur pourrait-t'il apporter, en ce jour d'orages, à un homme qui vient lui demander dans l'une de ses demeures?

Le silence religieux du lieu était un bon moyen de se détendre et d’ouvrir son esprit au passé, au présent et à l’avenir. Il était étonnant que depuis le temps qu’il avait quitté ses terres et vécu tant d’atrocités, il eut encore l’envie de se présenter à l’église. Les fois étaient très rares, lorsqu’ils étaient au service de quelqu’un, n’ayant pas l’opportunité de s’absenter de son poste pour venir goûter au silence d’un lieu de culte. Ce qui avait changé cependant, c’est qu’il ne se confessait plus. D’une part car il ne prenait aucun plaisir à raconter des éléments de sa vie, même les meilleurs et d’autre part, car même si les hommes d’église était contraint au silence, il n’en demeurait pas moins des hommes soumis à la tentation et qui auraient pu trahir ses secrets… et le secret était son dernier bien, tout ce qui lui restait d’une vie qu’il avait involontairement gâchée.

A défaut d’avoir renoncé à un chez soi, ce lieu restait le seul qui ouvrait ses portes à tous, repentis comme criminels, innocents comme coupables. Mais Joshua s’était étonné de voir un dragon en bloquer l’accès, c’était selon lui un acte de parjure totale tout comme le serait le fait de sortir son arme dans l’église ou pire, d’y verser le sang. C’est peut-être pour cela qu’il s’y sentait si protégé. Car il savait que dans ce lieu religieux, sa main ne serait pas tenter de tuer.

Plongé dans un mutisme que pour une fois, tous partageait, il n’ignora pas toutes fois l’homme qui vînt s’asseoir à ses côtés. Sa côté de mailles le trahissait de très loin. Joshua n’y porta pourtant pas beaucoup d’intérêt jusqu’à ce que le Templier se mette à murmurer, ne voulant pas gêner la recherche d’absolution des autres priants. Le garde du corps s’étonna d’une telle question mais répondit avec autant de neutralité que de politesse:

_ Pardonnez moi Monsieur, mais ne pensez vous pas qu’il soit malvenu et indiscret de demander à un homme ce qu’il attend du Seigneur… Mon âme n’est plus à sauver alors ne vous attardez pas à mes côtés.

L’homme n’était pas bien tombé en s’adressant à lui. Joshua n’était pas d’un naturel très sociable ni très bavard. Joshua s’était levé, avait contourné l’homme de foi et s’était rendu sur l’autel où brûlait toutes les bougies. Sortant un belle pièce d’or de sa besace, il en fit don dans le tronc prévu à cet effet et attrapa trois cierges qu’ils vînt religieusement allumer et déposer sur l’autel au milieu des autres lueurs. Ainsi sa femme et ses deux enfants brilleraient encore quelque part, pour quelques heures.

Il se retourna finalement après quelques minutes de silence immobile supplémentaires et marcha vers le Templier. L’affaire du dragon n’était pas close et par élimination, Joshua se dit que de tous les nobles et classes moins aisées qui priaient ici, seul le Templier avait le profil pour laisser son dragon en liberté à l’extérieur alors que cela était contraire au règlement fidèle. Lui laissant le bénéfice du doute, il demanda d’une voix grave:

_ Est-ce à vous ce dragon blanc qui garde l’entrée?

Le templier ne répondit rien au premier commentaire que Joshua passa, ne voyant pas vraiment l'intérêt d'y répondre. Puis, lorsque Joshua se leva, Mélior le suivi des yeux. Mélior pensa un moment à son dragon, qui attendait à l'extérieur...

*Peut-être devrais-je lui permettre d'aller voler un peu, le temps que je finisse ici... au moins avec cet homme...*

Lorsqu'il revint s'asseoir pour lui poser sa question, il ne prit pas grand temps avant de lui répondre:

-Ce n'est pas mon dragon... mais plutôt un ami de vielle date... est-ce que ça vous pose quelconque problème?

Mélior examina un moment l'entrée, le temps que l'homme à ses côtés lui réponde, regardant par la suite les gens dans l'église et, avant de revenir sur Joshua, examina les prêtres qui s'affairaient.
Quelques'unes des personnes présentes s'étaient levés pour sortir de l'église, tentant de leur mieux de ne pas déranger ceux encore présent qui priaient. Quelques-uns de ceux qui étaient sortit firent le saut en voyant le dragon blanc, devant les portes de l'église, et finirent par partir.

Édité

Voir des Templiers dans la région était chose rare. On aurait tôt fait d’entendre quelques murmures dans les tavernes sur la raison de sa présence en pleine ville fidèle. On appréciait peu les étrangers qui ne portait allégeance à personne, si ce n’était au Seigneur. Il fallait croire qu’ici, être sous le joug de Nathalia était le plus important. Joshua avait beau se promener sous les couleurs rouges, il n’en restait pas moins qu’il était comme le Templier, une personne neutre qui ne prenait pas partie pour la guerre et les massacres qu’elle causait. Il avait assez de supporter ceux qu’il avait déjà causé. Il ne questionna pas l’homme en côtes de mailles, persuadé que les informations lui parviendraient de bien d’autres manières s’il en avait besoin et puis il n’aimait pas se mêler des affaires des autres sans raison. Si les faits et gestes de Mélior avait été en relation directe avec Lady Carillo, ça aurait été différent et l’homme de Dieu aurait pu s’estimer menacé. A l’heure actuelle, il n’était qu’un homme croisé dans une église, avec lequel il échangeait quelques mots.

Assit près de Mélior et malgré la grande taille de celui-ci, Joshua le dépassait encore d’une demi tête. C’était une discussion de géants qui se déroulaient en plein cœur d’une église, sous les airs protecteurs des statues et des vitraux colorés que la lumière projetaient en tampon sur le sol de l‘église. S’il y’avait eu un problème avec le dragon à l’extérieur, ce ne serait certainement pas Joshua qui s’en serait chargé. A chacun son travail! Les gardes de la ville étaient payés pour ça et s’ils étaient efficaces, ils auraient tôt fait de venir mettre leur nez dans les affaires du Templier pour lui rappeler la règle de la ville: Les dragons c’est enchaînés qu’on les garde! A ce sujet, Joshua n’avait rien contre l’animal, lui-même partageait la même relation avec son dragon que celle décrite par Mélior. Il avait seulement préféré suivre la règle pour éviter des problèmes que cela aurait pu apporter autant à son dragon, qu’à lui-même. Logé dans une « écurie » de la ville, Joshua payait pour que malgré le mépris que les fidèles témoignaient aux dragons, il reçoive tout ce dont il avait besoin.

_ Je n’ai guère de problème avec votre dragon mais ce qui m’a été désagréable, c’est de me voir refuser l’entrée de la maison de Dieu.

Joshua n’en dit pas plus sur le sujet mais il souhaitait malgré tout entendre les raisons de cet homme. Sans doute en avait-il une bonne pour se permettre de trier les gens à l’entrée. Si cela n’avait pas été difficile pour Joshua d’entrer malgré tout, les gens apeurés de tomber sur une telle bête en sortant, affirmait que celui-ci devait être une source d’angoisse empêchant certains priants ayant voulu se rendre à l’église, d’y mettre les pieds.

_ Si ce dragon est comme vous le dites, un « ami », vous devriez éviter de l’exposer ainsi. Les fidèles ne sont pas tous des tendres. Il y a une cour à deux pas d’ici, les fidèles s’y rendent rarement car il n’y a pas grand-chose à y voir. Votre dragon y serait plus en sécurité.

Par respect pour l’animal légendaire, Joshua avait donné quelques conseils qu’il le laissait libre de suivre ou non. Le garde du corps lui avait laissé sa chance. Le reste de l’histoire n’était pas son affaire.

Le templier écouta respectueusement ce que dit d'abord Joshua, à propos de son dragon, qui gardait l'entrée. Il est vrai que la présence du dragon pouvait en choquer plusieurs, mais il n'était pas là sans raison, le templier ne voulait seulement pas que n'importe qui entre dans un établissement saint et y mette en danger ceux qui y trouvaient. Mélior allait lui répondre, mais celui-ci recommença à parler et ne voulant guère le couper, il attendit qu'il eut terminer.
Il est vrai que laisser le dragon ainsi, à la vue de tous, des gardes surtout, pouvait attirer quelques problèmes... et que ça pouvait aussi faire reculer ceux qui voulaient venir prier.
Le templier acquiesça au conseil que le garde du corps lui donna, jugeant que ça pouvait être une bonne idée:

-La raison, pour laquelle j'ai demandé à mon ami de rester là, est que je ne veux pas voir n’importe qui entrer dans cet endroit saint... Je veux dire, des personnes qui n'ont rien à faire ici et qui pourraient avoir en tête vouloir s'en prendre à ceux d'ici ou aux choses s'y trouvant... Ce n'est que pour leur protection.
Mais je garde en tête la proposition que vous m'avez donné, pour la cours, j'irai voir un peu plus tard, ce qu'il en est.

Mélior jeta un coup d'œil vers l'autel, où s'était avancé un vieux couple, mais il ne garda pas le regard longtemps sur celui-ci et le remit sur Joshua:

-En ces temps de guerre, on ne sait jamais ce qui peux arriver, même en un endroit saint comme celui-ci, certains ne partageant pas notre même religion pourrait avoir en tête de venir le cambrioler afin d'enrichir ses coffres.
Mais bon, j'imagine que, le temps que je reste ici, il peux bien s'en aller.

Le templier se leva et se dirigea vers les portes, ne camouflant toujours pas le bruit de sa cotte de maille. Il en entre-ouvrit l'une des porte et expliqua à son dragon qu'il pouvait partir pour un moment...
L'homme de foi revint s'asseoir, sans s'adresser à Joshua, et se mit à prier en silence.

Joshua écouta le Templier avec le même respect silencieux qu’il lui avait témoigné. Il étouffa cependant la réponse qui lui vînt en tête à mesure que l’homme de foi lui faisait part de sa raison. Cet homme venait pour se proclamer « héros » protecteur de l’église. Pensait-il sincèrement que sa seule présence pourrait protéger ce lieu de culte. Et puis ce même lieu n’avait pas vraiment un réel intérêt aux yeux des brigands. Il y’avait bien plus à se faire sur le marché que dans l’Eglise mais libre est celui qui veut protéger ce qui lui tient à cœur. Sur ce point, Joshua comprendra plus que personne ce qui pousse l’homme à se mettre en porte-à-faux alors qu’il croit bien faire. Il était plus judicieux pour Mélior d’avoir agit en allant donner congé à son dragon car celui-ci n’attireraient plus les gardes dans l’église et préviendrait des dommages collatéraux qui auraient pu venir ternir le lieu. On ne fait plus vraiment attention à protéger les artéfacts lorsqu’il s’agit dans un combat, de protéger sa vie.

A la lueur des bougies, il n’était qu’un anonyme sans importance qui levait les yeux vers un mystère bien plus grand que le serait tous les rois et reines qui feraient trembler les siècles. Lié à sa croix, il serait toujours à l’image de l’homme qui doit porter son fardeau. Aujourd’hui et demain auraient le même goût amer pour le garde du corps. Il n’avait plus grand espoir aujourd’hui de voir la lumière et même si tout brillait autour de lui, il trouverait encore le moyen de rester un point sombre, a la fois victime et coupable.

Il ne resta guère plus que quelques minutes supplémentaires avant de quitter l’église. Le bal au château approchait et sa présence invisible serait indispensable pour éviter à Rosaly de ne pas atteindre un âge plus avancé. Mélior avait repris sa prière et lui, se dirigea d’un pas certain vers le bénitier pour effectuer un nouveau signe de croix. Il poussa ensuite la lourde porte de bois de chêne et tînt son col dans son poing avant de s’avancer sur le parvis de l’église et d’être percuté par l’abondante pluie qui baignait déjà la ville depuis quelques jours. Il reprit son cheval, possession des territoires des Carillo, qu’il avait emprunté afin de regagner la ville et rejoint la large route centrale qui montait jusqu’au château.

[Post un peu court… mais je ne savais pas vraiment quoi dire pour clore ce RP]