Auberge Le Dragon Rouge

--> Salle d'entraînement extérieure

Loan poussa la porte de l'auberge comme beaucoup l'avait fait avant lui comme en témoignait le monde déjà attablé. Son dragon n'étant pas là et ne pouvant être là, il se freya un chemin parmi le bruit et les tables. Des soldats s'en donnaient déjà à coeur joie dès son entrée. Il était aveugle mais pas sourd. "Comment espère-t-il gagner la guerre?", "comment espère-t-il survivre?" ou encore bien plus crû, allègrement recouverte d'une odeur de vin "On devrait achever tous les êtres qui ne nous servent à rien ou les échanger avec les fidèles pour récupérer les prisonniers rebelles!" C'était donc ainsi qu'il était perçu comme un handicapé pouvant servir de monnaie d'échange mais pas comme un rebelle? Par provocation et sans un mot, Loan poussa un homme à déguerpir et s'assit face à cet homme dont les relans de vin le rendait absolument dégoutant. Loan se demanda silencieusement à quand remontait son dernier entraînement. L'homme n'avait aucune manière et ne savait visiblement pas se tenir à table. Pour couronner le tout, il continua ses acclamations et interpella plusieurs fois "ce canard boiteux" comme il l'appela à plusieurs reprises, pour qu'il quitte les lieux. Loan décrocha son bandeau tandis qu'on lui servait son repas chaud et soutînt cet homme de son regard blanc. Loan supposa que l'homme en fût choqué ou outré car il quitta la table en clamant que c'était inhumain. Le jeune aveugle remit le bandeau sur ses yeux et commença son repas. La première bouchée lui redonnait déjà les forces perdues lors de son précédent entraînement. Ce n'était pas très agréable de manger seul mais au moins, il n'était pas mal-accompagné.

--> Entrée de la grotte

Allanon arriva en face de l'auberge après une demi heure de marche. Avant d'arriver il avait rencontrer un jeune homme qui lui avait parut peu sur de lui en le voyant, mais quoi qu'il en soit il lui avait fait un signe de la main avant de continuer son chemin. Il entra dans l'auberge, il y régnait une ambiance de fête, un peu comme dans la plupart des auberges. Il se dirigea vers le fond de l'auberge où était situer le comptoir de l'aubergiste, il commanda un repas et pris une chambre.

Une fois son repas terminer, il partit dans sa chambre, il s'écroula de tout son poids sur le lit et s'endormit dès qu'il posa la tête sur l'oreiller. Les jours passés à voyager semblait très loin désormait, aujourd'hui une nouvelle vie avait commencer lorsqu'il avait rencontrer Kaelia, une vie qu'il avait l'intention de vivre pleinement...

La nuit passa sans incidence, portant rêves et souvenirs à son sommeil. Quand il se réveilla, il était en pleine forme, comme si rien de ce qu'il avait vécu n'était arrivé. Il descendit prit un petit déjeuner et régla la note de l'aubergiste. Il partit en quête des salles d'entrainement.

Invité

Plus tard un homme vint placarder une affiche sur un mur. On pouvait y lire:

AVIS AUX SOLDATS

Que tout ceux qui veulent défendre la ville contre une éventuelle attaque des fidèles doivent remettre un formulaire à la salle d'audience contenant les informations ci-dessous.
-Nom et profession
-Nom et élément du dragon.
-Préférence de combat: Au sol ou en vol.
-Armes préférées.

Cette notice n'est pas signée pour la protection de celui qui l'a écrite. En cas de doute sur la facticité de celle-ci s'adresser à Kaelia.

H.J. Désolé pour la vague de MP c'est pour éviter de faire du flood

Éméra poussa la porte de l’auberge sans que celle-ci ne fasse le moindre bruit, alors qu’elle allait entrer, un petit dragon, de la grosseur d’un faucon passa près de son oreille pour la devancer. Ether était encore jeune et fort dissipé… Il vola autour de la tête des quelques clients les observant sans la moindre gêne. Éméra, quant à elle, ignora les regards qui se posèrent sur elle pour se diriger vers le bar. Elle commanda une pinte de bière et, demanda sur le ton de la conversation ce qui se passait de nouveau dans les environs. Un peu suspicieux, parce qu’on était en temps de guerre, le barman demeura poli mais ne donna pas trop de détail, craignant d’avoir à faire à un espion fidèle. Qui plus est, cette femme avait des allures un peu trop raffiné à son gout. C'était suspect. Éméra, voyant l'inquiétude chez l'aubergiste, demeura tout aussi vague dans ses questions, s’intéressant aux nouveaux arrivages de poissons dans la région et de tout ses voleurs qui trainaient au marché, puisque c'est de cela que décida de parler le barman. Pendant ce temps, le petit dragon c’était posé devant la pinte de bière et c’était calé la tête dans le verre pour boire. La magicienne regarda le petit dragon et lui fit remarquer:

-Une chance que tu es trop petit pour conduire.

Ether releva la tête d’un air indigné. Il n’aimait pas qu’on lui rappel ça petitesse. Éméra c’était déjà retourné vers son verre de vin de cave qu’elle avait commandé quelques minutes avant et écoutait la conversation des clients discrètement, puisque le barman ne semblait pas apte à la renseigner plus en détail. Visiblement, la situation entre les rebelles et les fidèles ne c’était pas amélioré. Elle poussa un soupir alors que son dragon commandait deux bières. Le petit malin allait encore se retrouver à vomir ses trips dans la rue! Les jeunes dragons étaient parfois bien difficile à tenir tranquille.

[Excusez-moi, je fais plusieurs posts à plusieurs endroits pour gagner du temps et surtout pour être sûr d’obtenir le nb de lignes]

Akena avait finit par voler sans halte jusqu’à là où tout avait trouvé son commencement, ne voyant pas d’autres endroits où il pourrait trouver les réponses qu’il avait vainement cherchées pendant 1 an. La grotte rebelle redevînt donc sa nouvelle zone de recherches. Il avait pensé retrouver cette jeune apprenti-sorcière qui l’avait accidentellement libéré.

Arrivé à l’entrée de la grotte, son corps d’oiseau avait finit par reprendre celui de l’homme qu’il était en réalité. Il s’avança d’un pas prudent. Il ne faisait pas parti de leur clan et pouvait rencontrer des marques d’hostilité.
Il retrouva aisément la maison de Mystina bien qu’il n’avait fait le trajet qu’une fois et frappa à la porte fermement. N’obtenant aucune réponse, il avait tenté de voir une âme vivante dans la maisonnette par une fenêtre au verre ternie mais il ne distingua rien. Il devait pourtant absolument entrer ! Il s’assura que personne ne le voyait et fractura la porte d’un coup de pied avant de pénétrer le petit logis. Il resta quelques secondes silencieuses dans l’ombre de la maison et finit par fouiller les divers placards qui se trouvaient là. Au bout d’une recherche de quelques minutes, il retrouva un objet familier : le livre de magie qu’il sentait être lié à son retour sur terre. Il attrapa le livre et se dirigea lentement vers la sortie. Il avait conscience que ce qu’il avait fait n’était pas très correctes mais il avait beaucoup trop de questions dans l’esprit pour se demander ce qui était juste ou non.

Il quitta la maison et reprit sa marche dans les longues galeries sinueuses de la grotte quant en passant près du quartier commerçant, son instinct de traqueur qu’il pensait pourtant avoir éteint refit surface. Un contrat ô combien important était dans les parages. Il accéléra le pas, les sens en alerte et si son coeur avait encore fonctionné, il aurait battu la chamade. Une seule personne pouvait être à l’origine de cet emballement soudain : le seul contrat qu’il n’avait pas pu mener à son terme… Eméra !
Il ouvrit la porte aussi doucement que lui permettait sa main contractée et fit quelques pas dans l’auberge en laissant son regard se poser sur chaque personne assise. Il reconnut soudain cette chute de rein et ces cheveux blancs comme nulle autre personne ne possédait. Il eut un soupir de soulagement. Il sentait que les réponses allaient enfin venir après une si longue attente. Il se surprit à ne pas lui en vouloir de l’avoir tué alors que l’assassin de l’époque en aurait fait une affaire personnelle. Avec le recul, il s'était dit qu’il l’avait bien mérité pour tous ses crimes… et à cette heure, il voulait juste comprendre et rien d’autre.
Ayant enfin réalisé qu’elle était enfin en face de lui, il s’avança. Parcourant les derniers mètres qui le séparaient d'elle en un temps record. Il posa une main froide sur son épaule, attendant de voir si elle se souviendrait de lui… mais c’était impossible, elle ne pouvait pas avoir oublié !

Éméra ne s’était pas retournée lorsque la porte c’était de nouveau ouverte. Si le bruit de la porte était suffisamment inaudible pour passer inaperçu à ses oreilles, rares étaient les morts qui pouvaient passer inaperçue pour un nécromantien. Ether avait aussi lever la tête de son pichet de vin, pour regarder le nouvel arrivant, sans pourtant savoir de qui il s’agissait puisque le jeune dragon ne connaissait que très vaguement l’histoire d’Éméra. La magicienne sentit la main glacée ce poser sur son épaule, retenant un léger frisson. Un frisson qui n’était pas dut à la froideur de la main, mais plutôt à la reconnaissance de celui à qui elle appartenait.

- Quelqu’un t’en a finalement sorti…

La voix d’Éméra était demeurée douce et calme, un peu comme si leur dernière rencontre n’avait jamais eut lieu. Ether fixait Akena essayant de faire le lien avec ce qu’avait pu lui raconter sa maitresse adoptive, mais les vapeurs de l’alcool l’empêchait d’obtenir de bon résultat de ce côté. Éméra se retourna pour faire face à Akena, elle fixa un moment celui-ci, détaillant les traits de son visage qui n’était pas caché derrière son foulard (en espérant qu’il l’aille encore). Elle ne descendit pas son regard plus bas, se connaissant suffisamment pour savoir que sa trop longue solitude la rendait vulnérable aux attraits d’un homme à moitié dénudé, surtout celui qui se trouvait face à elle. Elle écourta le silence en disant:

-Tu n’as pas changé, Kena.

Elle espérait silencieusement, en disant ses mots, que ce qu’elle venait de dire était faux. Au sens premier, Akena n’avait pas changé d’apparence, mais elle n’aurait pas su dire pour ce qui se passait dans son esprit.

Bien que rien ne montra une quelconque marque de contentement, il fut une nouvelle fois bien soulagé qu’elle le reconnaisse sans même se retourner. Il aurait été profondément blessé dans l’affection qu’il lui portait si elle l’avait oublié. Il déposa le lourd livre sur le bar en guise de réponse, faisant tressauter les verres puis il attrapa sa main, ne pouvant lui laisser d’autre choix que de se laisser faire. Il la posa sur sa peau, au niveau de son buste et la laissa glisser jusqu’à son cœur et lui demanda avec une pointe d’ironie.

_ Et tu trouves que je n’ai pas changé ? … Comment est ma peau, mon teint ? Sens-tu à quel point mon cœur bat sous ma peau ?

Il libéra son poignet avec un geste souple puis continua.

_ Toute ma vie d’assassin, je me suis préparé à mourir… mais pas à ça ! Pas à revivre de cette manière… je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu as fait ça ! Tu aurais dû me tuer et tu m’as infligé ça, pourquoi ?! Pourquoi me garder prisonnier d’un livre dont tu t’es débarrassé ? Pourquoi suis-je libre aujourd’hui ? J’ai tellement de questions et j’ai attendu tellement longtemps pour obtenir les réponses !

Akena se tût, lui laissant le temps d’analyser toutes ses questions. Il resta camper devant elle, il n’avait pas l’intention de bouger tant qu’il n’aurait pas enfin une réponse. Il regarda son visage qu’il n’avait pas vu depuis plus de 200 ans et y rechercha un peu de ce qui l’avait fait échouer dans sa mission. Elle était nécromancienne… elle pouvait donc l’éjecter d’un revers de main mais tout en sachant qu’il n’aurait jamais le dessus sur elle, il demeura inerte devant elle.

Éméra jeta un bref coup d’œil au livre, bien qu’il était totalement inutile de le regarder. Elle savait bien de quoi il s’agissait pour l’avoir si longuement garder avec elle. Elle n’essaya pas de dégager sa main de l’emprise de celle d’Akena. Son visage demeura impassiblement calme, bien qu’elle eut un léger pincement au cœur en ne sentant pas celui de l’assassin battre. Elle baissa le bras lorsqu’il lâcha sa main et répondit sur un ton dépourvu d’animosité, comme s’il s’agissait d’une question tout à fait inoffensive:

-Parce que de ton vivant tu avais un cœur?

Ether sauta de son tabouret pour atterrir sur le bar avec l’agilité d’un chat, malgré la boisson. Il alla s’asseoir près d’Éméra en montrant les crocs à l’inconnu qui rendait sa maitresse nerveuse, bien qu’elle ne le laissa pas paraître. La magicienne caressa la tête du dragon pour le calmer. Elle regarda son dragon pendant un moment avant de finalement demander dans un soupir :

-Et si tu ne pouvais pas comprendre, à quoi bon essayer de répondre.

À présent qu’il était là, qu’elle avait sentit le contact de sa peau, même froide, elle comprenait mieux pourquoi elle n’était pas arriver à faire ce qu’elle aurait dut faire selon lui, selon elle lorsqu’elle était encore raisonnable… Elle demeura silencieuse, mais tira le tabouret avec son pied en direction d’Akena, l’invitant, sans un mot, à s’asseoir. S’il fallait répondre à des questions ce soir, valait mieux s’asseoir.

Touché ! A sa remarque, Akena sentit qu’elle avait tapé là où ça fait mal. Il n’y’avait rien de pire que de se rendre compte de tout le mal qu’il avait fait et de ne rien pouvoir faire pour laver le sang qu’il avait sur les mains… Hommes, femmes, enfants, il revoyait avec quelle mesquinerie il avait réussi à leur arracher leur confiance pour finalement leur porter le coup fatal. Il fallait qu’il soit bien cruel à l’époque pour fonctionner de cette manière. Les assassins tuaient mais lui, il faisait plus que ça, il jouait avec ses victimes. Quelques secondes de déstabilisation se lirent sur son visage durant lesquelles, rien ne vînt pour lui répondre.

Il regarda agacé cette petite chose qui grognait et qui lui montrait les dents. Lui aussi avait eut des rapports très protecteurs avec son dragon avant qu’Eméra ne le tue. Il releva la tête, ferma les yeux et soupira avant d’attraper le tabouret qui lui était tendu. Il s’y assit, la mine impatiente.

_ Je t’en prie Emera, je veux juste comprendre ! Peut-être ne me trouves-tu pas digne de connaître les raisons mais fais-le au moins par pitié. J’ai passé 200 ans, ni vivant, ni mort à me torturer l’esprit… je ne crois pas avoir gagné le droit au pardon mais j’ai le droit de savoir.

Éméra détourna son regard, voyant que ses paroles n’avaient pas laissé Kena de glace. De le voir ainsi déstabilisé, l’avait troublé plus qu’elle ne pouvait l’admettre. N’était-ce pas là une preuve qu’avec le temps il avait peut-être changer, ne serait-ce qu’un peu. Les paroles d’Akena semblèrent lui causer un choc.

-De la pitié, Kena?...

Son regard bleu fixait Akena avec une certaine tristesse.

-Tu crois que c’est à cause de la pitié que je te raconterais? Crois tu aussi que c’est par pitié que je n’ai pu t’achever? Il n’y a que par haine ou par amour qu’un être peu faire une telle chose à un autre. Deux sentiments qui rendent cruels.

Éméra ne précisa pas de quel sentiment il s’agissait dans ce cas-ci, les mots se refusant à sortir. Elle continua seulement en disant:

-Je n’ai pas pu accomplir mon devoir. Je croyais que j’en aurais la force et je me suis trompée. Je crois que C’était une tentative désespérément égoïste de rattraper le coup.

Éméra en parlait avec une sorte de détachement attristé, comme s’il c’était agis de quelqu’un d’autre et non pas d’elle.

Akena se rapprocha d'elle, la mine encore chamboulée et incroyablement attaché à tout ce qu'elle pourrait lui apprendre comme-ci c'était une parole divine. Il regarda ses mains à la peau si blanche. Il ne savait pas s'il pouvait se permettre de la toucher à nouveau, il l'avait fait sans réfléchir un peu avant mais en se posant la question, il n'osait pas. Paraître en colère était un jeu tellement plus facile.

_ J'admire avec quel ingéniosité cette haine t'a permis de retourner le coup fatal contre moi... mais à cette époque, j'ai fait la plus belle bêtise qu'un assassin puisse faire: j'ai laissé l'amour parler et cette haine qui me donnait tant de force s'en est allée... et le pire c'est qu'après toutes ces années, cette haine n'a pas retrouvé sa place... Mais il est temps d'en finir!

Akena descendit de son siège et recula. Il écarta les mains, tendues de chaque côtés de son corps.

_ Je ne suis plus bon à rien alors je te laisse l'occasion de terminer ce que tu avais commencé. Prends ton courage à deux mains et jettes-moi à tout jamais dans le néant.

Éméra se demanda comment elle aurait pu achever la tâche qu’elle avait échouée. Le temps n’avait pas su refroidir son cœur. Peut-être que ces dernières années elle avait semblé se résigner, mais à cet instant, tout son être lui démontrait le contraire.

-Si j’avais pu et si j’avais voulut, Kena, t’achever, j’aurais pu le faire quand tu es entré ici. J’aurais pu le faire il y a des années, quand je tenais encore le livre entre mes mains, essayant de me convaincre que c’était peut-être mieux.

Éméra se leva pour s’approcher d’Akena et sa main vint caresser doucement la joue de celui-ci, au travers du foulard. Déjà tout son être mourrait d’envie de le lui retirer pour goûter ses lèvres qui même froide, lui aurait réchauffé le cœur. Elle s’abstint pourtant, fixant seulement en silence l’endroit ou se dessinait vaguement la forme de ses lèvres au travers du tissu.

-Tu ne peux plus faire comme tu as toujours fait, cela signifie-t-il vraiment que tu ne puisses rien faire d’autre?

Akena resta stupéfait. Il avait une si triste opinion de lui-même qu’il ne pouvait croire qu’elle mettait de l’espoir en lui.

_ Dois-je comprendre que tu es persuadée que j’ai du bon en moi ou ce genre de connerie ? Mon seul talent n’a toujours été qu’au meurtre ! Comment veux-tu construire un nouvel édifice sur des fondations en ruine ?

Elle s’était levée et s’était approchée. Il s’était reculé d’un pas, hésitant à prendre le risque d’être touché. L’image avait quelque chose de ridicule : ce grand bonhomme qui semblait apeuré par cette jeune femme aux apparences fragiles qui avançait sa main vers lui. Il heurta une table derrière lui, le forçant à s’arrêter. Déjà il sentit sa main se poser sur sa joue et malgré son voile, c’était la plus belle caresse qu’il recevait depuis des siècles. Il avait oublié à quel point c’était bon de sentir ces gestes affectueux. Sa main semblait tellement brûlante à côté de sa peau froide. Sa propre main finit par rejoindre la sienne. Puis de l'autre, laissée libre, il attrapa la seconde main d’Éméra pour la poser aussi sur son autre joue et la força à glisser ses doigts sous le voile qui recouvrait son bas de visage pour le retirer. Il lui demanda d’un air sévère, sans grande conviction :

_ Vois-tu sur ce visage un élément qui pourrait te laisser croire que je suis capable d’autre chose ?

Éméra laissa sa main être guidé vers le voile par celle d’Akena. Ses doigts caressèrent encore le voile, dans une dernière hésitation. Elle fit doucement glisser le foulard jusqu’à ce que celui-ci tombe dans le cou d’Akena, dévoilant un visage épargné par le temps, mais dont les traits étaient marqué d’une sévérité désarmante. Savait-il, qu’ainsi, il n’avait jamais été plus beau?

-Tout en toi, me le laisse croire.

Éméra avança encore d’un pas, son corps frôlant alors le torse nu d’Akena, nullement dérangée par le froid de cette peau, elle sentait son corps attiré irréversiblement vers celui de l’homme. Sans qu’elle ne semble avoir le moindre doute, elle répondit:

-Avec quelques briques et beaucoup de sueurs*, n’importe quel homme peut changer… Il faut s’en laisser la chance…

Elle hésita un moment, plongeant son regard dans celui d’Akena.

-J’ai besoin de toi, Kena. J’ai toujours eut besoin de toi.

Ses lèvres c’étaient rapprochées de celles de Kena et exactement comme une aimant, elles les frôlèrent sans les toucher, comme si une force les rapprochait tout en les tenant à distance, comme si à tout moment elle voulait le laisser reculer s’il le voulait. Ses lèvres finirent pourtant par se poser pour un baiser, avec cette éternelle douceur dont Éméra faisait preuve.

*au sens figuré

Eméra demeurait imperturbable, confiante dans le fait qu’il pouvait être meilleur. Si Akena était revenu à la vie et avait finalement décidé de s’exiler loin de la population des villes après une infructueuse recherche sur sa résurrection, c’est qu’il n’en était pas persuadé. Pourtant ces paroles le touchaient au plus profond de son être. S’il était persuadé de ne pas avoir changé peut-être désirait-il tout de même qu’elle ait raison.
Il avait prit un risque énorme en la laissant le toucher ainsi et il sentait déjà qu’il s’en mordait les doigts. Tout devenait tellement plus compliqué maintenant qu’elle était là. Il disait noir, elle lui disait blanc. Et comme un idiot, il chamboulait toutes ses idées, juste pour avoir envie de la croire.

Elle plongea ses yeux dans les siens. Il chercha à y lire un quelconque piège car la dernière fois qu’il avait croisé ce regard, il était mort. Il ne démordit pas de garder son air sévère bien que l’envie fut forte de se laisser adoucir par ce regard qu’il n’avait pas contemplé depuis deux siècles. Il n’avait pas de rancune car il trouvait son sort mérité pourtant il n’arrivait pas dépasser son regard d’assassin. Il ne la regardait pas comme un contrat mais ne parvenait pas à la regarder avec les yeux d’un amoureux.

Elle vînt à se rapprocher, bloqué par la table, il ne pouvait pas partir. Ses lèvres effleurèrent les siennes pour venir l’embrasser. Il n’était pas totalement mort et son cerveau retranscrivait tout de même des sentiments et des souvenirs mais certains étaient tellement anciens qu’ils n’étaient plus aussi intense qu’autrefois : l’amour et le goût du meurtre en faisaient partit.
Emera l’embrassait pourtant ses lèvres restèrent immobile, le baiser ne fût pas partager. Mais tout n’était pas perdu, s’il avait voulu échapper à ce baiser, il aurait pu tourner la tête et l’éviter, preuve qu’il l’aimait toujours puisqu'il ne l'avait pas fait. Mais le fait était qu’il ne savait plus comment s’y prendre pour témoigner de l’amour à quelqu’un. Et puis il n'avait pas accepté sa condition de non-vivant dans une relation amoureuse, cela devait être dégoutant pour Emera d'embrasser un mort

Éméra ne recula pas immédiatement tout son corps, seulement sa tête, pour observer, les traits de l’homme comme si son regard avait voulut passer au travers de sa peau et voir ce qui se passait sa tête. Elle eut un sourire triste en caressant sa joue. Quand il ce montrait si distant, il lui était impossible de voir ce qui lui passait par la tête. Ses mains à peines posées sur son visage l’obligèrent tendrement à baisser la tête et elle déposa, sur son front, un simple baiser. Elle murmura, entre ses lèvres, plus pour elle-même semblait-il:

-Je te donnerai ma vie s’il le faut.

Elle se recula finalement, presque brusquement. Éther siffla entre ses dents, affichant un grand mécontentement. Il dévisageait Éméra, comme s’il lui en voulait terriblement. Le petit dragon nécromancien ne voyait pas les paroles d’Éméra qu’au sens figuré. La magicienne posa quelques pièces sur le comptoir, pour payer la boisson de son dragon et remercia l’aubergiste d’un signe de tête. Celui-ci les dévisagea tout les trois, mais demeura suffisamment poli pour répondre d’un bref signe de tête à son tour.

-Allons marcher, tu veux?

Il n’y avait pas beaucoup de monde dans le bar et ils avaient finit par attirer un peu l’attention…

Fallait-il avoir un cœur de pierre pour ainsi ne pas se laisser attendrir par tous ses gestes tendres, par son sourire et ses phrases douces ? Akena eut l’impression d’être un enfant quand elle posa son baiser sur son front, il n’avait pourtant pas eu l’habitude de ce genre de témoignages d’affection, ayant grandi dans un cadre masculin. Pas que sa mère l’avait délaissé mais soi disant que moins il la voyait, et plus fort il pouvait devenir ! Les principes de l’ancienne « école » d’assassins lui paraissaient tout aussi ridicule qu’à l’époque. C’est sans nul doute, l’absence de tendresse qui l’avait rendu si cruel… le fait est que quand il avait rencontré Eméra pour la première fois, il avait enfin pu réfléchir sur ce qu’était sa vie.

Il revînt à l’instant présent. Il n’avait pas envie de la repousser, ni même de lui dire qu’il ne ressentait plus rien pour elle. Le mensonge aurait pourtant pu être pratique mais il ne se sentait pas le courage. Il l’aurait sans doute blessée tout autant qu’il se serait blessé. Il prit un petit air narquois :

_ Tu donnerais ta vie pour sauver un mort ? Cette phrase ne te semble-t-elle pas paradoxale ?

Le dragon siffla à nouveau. Akena lui jeta un regard méchant. « Allait-il enfin se taire ? ». Il ne se souvenait pas avoir rencontré son compagnon à l’époque… Sans doute, l’aurait-il vu plus grand que cette petite chose sur le comptoir.

Akena marcha à la suite d’Eméra, pas contre l’idée de sortir dans un endroit plus discret. Le silence avait pris place dans le bar et les combattants avaient cessés de se battre pour tendre une oreille peu discrète. Voyant qu’il ne verrait pas le fin mot de l’histoire, ils remirent à se taper dessus sans vergogne.

[prochain post dans un jacuzzi?]

Il marchait les yeux bandés, ses sens au aguets, il paniquait un peu. Il ne savait pas où aller et avait peur, étrangement. Il avait le coeur serré, comme si cela lui évoquait un mauvais souvenir, pourtant il ne se souvenait pas de celui-ci...Il se contenta de le suivre, guidé par Loan dans la grotte. Il hésitait à poser sa question en marchant, craignant de briser sa concentration. Loan avait les yeux voilés et couvrir ses yeux montraient que les deux étaient dans la même situation, seulement Hyde, ne savait pas se servir de ses sens pour compenser sa mauvaise vision. Il avait enlevé ses lunettes pour éviter de les briser avant d'arriver alors sa vue était déjà flou avant de poser le bandeau sur ses yeux. Dès qu'il senti le contact de Loan dans ses cheveux, il plissa les yeux en cherchant ses lunettes. Il lui avait oté le bandeau, mais maintenant, il ne voyait pas plus où il marchait. Il se surprit à la vue des galeries, heureux, il observa à travers les craques de ses lunettes la beauté des lieux. Ça avait beau être dans une grotte, il ne s'y sentait pas enfermer. Il n'était ni prisonnier, ni esclave, mais il sentait qu'il s'y ferait. Ému par cette vision, il continua sa route jusqu'à une bâtisse avec le nouveau chef rebelle. Il l'observa sans vraiment comprendre pourquoi il lui donnait un gîte et de la nourriture généreusement. Il se sentait mal à l'aise et confortable à la fois, c'était comme savoir qu'il était enfin libre... Il se tourna vers Loan, qui lui dit qu'il avait devoir à faire. Il lui fit un signe compréhensif de la tête en lui répondant qu'il le remerciait. Lui tournant le dos, il s'avanca dans la salle et demanda l'endroit de sa chambre. Il fut étonné de voir qu'il avait une chambre si luxureuse pour lui. Il n'avait jamais eu proprement dit de lit. Une pièce à lui, même si ce n'était que pour une journée. Il toucha les murs, comme pour vérifier qu'il n'était pas dans un rêve. Il ouvrit la bouche et souria. Les larmes coulaient sur ses joues. Il vivait dans son rêve... Il étouffa un sanglot en fermant la porte derrière lui. C'était la liberté qu'il touchait des doigts...Il voulait le dire à quelqu'un, qu'il était enfin libre!

- Nero... se dit-il avec un sourire.

" Nero va trouver Yamina... c'est une princesse aujourd'hui. Elle est adolescente et possède un dragonneau...je ne peux t'en dire plus, trouve-la mon amie, dit-lui, de venir ici... Je veux lui dire une bonne nouvelle!"

Ce devait être étrange.
Voir une jeune fille emmitouflée dans une longue cape noire flanquée d’un dragonneau ténébreux et d’une sorte de dragon à plume blanchâtre traverser la grotte des Rebelles d’un pas rapide. Yamina était heureuse de toujours connaître le passage d’entrée de la grotte ! Seilaan sur son épaule qui jetait des regards autour de lui, la princesse marchait la tête baissée. Personne ne devait la reconnaître pour le moment. Elle ne voulait pas risquer de se faire enfermer, l’enjeu était trop important en ce moment. Elle se faufila entre les gens qui passait près d’elle. Comme c’était étrange que personne ne s’incline en murmurant son titre pour la saluer. Étrange mais tellement plus souhaitable. Cela poussa la jeune fille à réfléchir. Était-ce pour elle la vie de château ? Elle secoua la tête pour chasser cette idée. Surement, c’était pour elle puisqu’elle était une princesse. Oui, mais une princesse qui avait toujours vécu parmi des gens sans fortune. Par contre, dans ce temps-là, elle ignorait sa véritable nature …
Yamina soupira et stoppa ce combat mental. Elle reporterait cela à plus tard. Nero lui fit alors signe de le suivre. Jusque-là, la princesse avait pu s’orienter seule – elle se souvenait très bien du lieu où se trouvait la grotte – mais maintenant, elle ne savait pas où se trouvait son ami. Ils marchèrent pendant quelques minutes jusqu'à ce qu’ils arrivent devant une petite auberge, Le Dragon Rouge. Nero guida la jeune princesse jusqu’à la porte de l’ex-esclave. Elle tendit la main vers la poignée. Pourquoi ses doigts tremblaient ? Et pourquoi son cœur avait-il fait un énorme bond dans sa poitrine ? Sa respiration s’accéléra et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Est-ce que Hyde savait qu’elle était là, juste de l’autre côté de la porte ? Yamina semblait e pas oser tourner la poignée. Elle avait peur. Peur de ce qu’elle trouverait. Et si elle ne se faisait que des illusions ? Comment Hyde pouvait-il se trouver chez les Rebelles ? Elle craignait que tout ne sois qu’une énorme méprise. Elle jeta un coup d’œil à Seilaan qui la fixait.

-Il va bien falloir que j’ouvre cette porte, non ?

Dit-elle en esquissant un sourire. Le dragonneau poussa un petit « Brrr » qui signifiait son accord. Prenant son courage à deux mains, Yamina tourna la poignée et poussa la porte. Il était bien là. C’était lui. Il venait de lever la tête vers elle. Incapable de retenir ses larmes, la jeune fille se jeta presque dans les bras de Hyde, laissant libre cours à ses sanglots. La première chose qu’il vit d’elle aujourd’hui c’était ses larmes.
Comme à leur première rencontre.

Comment patienter...Hyde chercha quelque chose à faire, mais il n'arrivait pas à trouver quelque chose pour le faire relaxer. Il décida donc de s'allonger sur le lit, regardant le plafond avec un air perdu. C'était doux, ce contact. Il n'avait jamais pensé à ce qu'un lit pouvait ressembler s'il était couché dessus. Les couvertures n'étaient certes pas comme celles du château, mais il avait une chance cette fois de pouvoir s'allonger. C'était mou, duveteux, soyeux... Il ferma les yeux, essayant de mettre tous ses sens en alerte. Le toucher était celui qui semblait être le plus fort en ce moment. Il n'entendait rien. Il ne voyait rien. Il ne goûtait rien. Il ne sentait rien... Comment Loan faisait-il ? Il soupira en rouvrant ses paupières. Au plafond, il vit s'y dessiner le regard de son amie. Comme il avait hâte de la voir...Avait-elle changé? Comment allait-elle? Pourquoi était-elle partie? Où était-elle? Est-ce que Nero la trouverait...Il eut le temps de s'endormir une bonne demie-heure avant d'entendre des pas dans le couloirs. Il se leva et alla ouvrir la porte, mais vit que ce n'était pas elle. Déçu, il s'assoya sur le lit, essuyant ses larmes, qui avaient sèchées. Il n'aimait pas le contact sec sur ses joues. Il allait le déposer lorsqu'il entendit une voix de l'autre côté de la porte une voix. Sa voix. Il n'eut pas le temps de prendre ses lunettes qu'une jeune fille se jeta sur lui. Surpris, il sentit le contact mouillé de larme sur lui. Il vit une boule blanche sur le rebord de la fenêtre. C'était Nero...alors cette fille...Il prit ses lunettes et les mit sur son nez avant de détailler les traits du visage de son amie. Elle pleurait... Il essuya ses larmes à l'aide de son pouce.

- C'est toi... souria-t-il, répondant à son étreinte. J'ai attendu ce jour depuis si longtemps...Oh Yamina! Tu as si changé...Tu as grandi loin de moi et pourtant, j'ai l'impression que jamais tu ne m'as abandonné...

Yamina ferma les yeux quand il essuya ses larmes.
Elle aimait le contact de la main de son ami contre sa joue. À nouveau, son cœur fit un bond. Elle était si heureuse de le retrouver. Elle rouvrit les yeux pour le voir à son tour. Lui aussi avait grandi. Il la dépassait de presque une tête. Et il n’était plus le petit esclave chétif d’avant. Il avait des muscles maintenant. Mais il avait toujours ses lunettes. Et son sourire était le même. Certaines choses ne voulaient donc pas changées ? C’était toujours mieux ainsi. La princesse esquissa un sourire. Ce n’était que maintenant qu’elle se rendait compte à quel point il lui avait manqué. Et il avait bien sur vu qu’elle avait changé elle aussi. Le son de sa voix la fit frémir. On aurait dit que rien au monde n’aurait pu être plus merveilleux que de retrouver son cher ami. Pourquoi ce sentiment ? C’était comme si, sans lui, elle ne pourrait plus rien faire. Elle se souvint alors des ébats de Xia et Jared et se sentit rougir (On voit qui est son modèle …). Elle continua d’examiner son ami, essayant d’enlever cette image de sa tête. Elle ne pouvait plus quitter le visage de Hyde des yeux.

-Tu m’as tellement manqué ! Si j’avais pu, jamais je ne serais partie, Hyde !

Elle avait tellement de questions dans sa tête ! Qu’est-ce qu’il était devenue pendant ces deux ans, que faisait-il parmi les Rebelles, comment se faisait-il qu’il avait pensé à elle en ce moment, pourquoi lui avait-il envoyé Nero ? Mais surtout, elle en avait même un peu honte, est-ce qu’il avait voulue la revoir avec le même ardent désir que la princesse ? Elle avait l’impression que les larmes voulaient couler de nouveau. C’était un moment tellement éprouvant.

-Il y a tellement de choses que je veux savoir ! Je ne sais même pas par où commencer !

Finit-elle par s’exclamer. Elle passa une main sur la joue de son ami, comme pour s’assurer que c’était bel et bien réel. Elle se croyait dans un rêve. Yamina n’aurait pas crut retrouver son ami dès son retour en ces terres ! Déjà qu’elle avait vue Xia aujourd’hui, c’était presque un miracle !

Hyde la regarda, se souvenant de la première fois qu'il s'était vu...Elle l'avait brutalement heurté, faisant ainsi tombé tous les draps qui se trouvaient dans le panier. Ce souvenir lui évoqua un sourire parce que par la suite, il avait vu la jeune fille pleuré, alors il lui avait tendu un mouchoir. En retour, aujourd'hui, il lui avait tendu une main. C'était drôle. La première fois qu'il l'avait vu, il était un esclave et elle pleurait, aujourd'hui, il était libre, mais elle pleurait à le revoir. Il avait envie de l'enlacer, mais il ne faisait rougir à chaque contact... Elle était si belle...Il passa ses mains dans ses cheveux...Ses cheveux étaient devenus noir comme l'ébène et son teint aussi blanc que la neige... elle n'en restait pas moins la plus belle qu'il aie vu. Il sentait que la dernière fois qu'il l'avait vu, c'était il y a des années... Leur regard en disait beaucoup sur ce qu'il ressentait en ce moment. Il enleva sa main de ses cheveux, gêné. Il ne voulait pas passer pour un vicieux (). Il senti le sang empourpé ses joues, frissonant au contact de la main de Yamina.

- Aussi douce qu'à mes souvenirs... Tu n'as pas besoin d'être désolée... car tu ne m'as pas quitté.

Il posa sa main sur la sienne, incapable de finir sa phrase. Il sentait qu'il y avait plus que ce qu'il croyait dans son coeur. Il battait si fort sous son torse qu'il avait l'impression qu'il devrait l'extraire pour éviter d'éclater...Il ne savait pas comment savoir si ce qu'il pensait était vrai... C'était son amie? ou c'était plus? Elle était toutes ses pensées depuis près de 2 ans...Comment savoir?

- Si tu as des questions....j'ai toute la nuit...même toute la vie maintenant devant moi pour te parler...mentionna-t-il avec enthousiasme.

Yamina rougissait horriblement.
Tellement qu’elle baissa la tête pour caché ses joues rosies. Pourquoi les paroles du jeune homme lui donnaient cette étrange sensation ? Elle sentait comme une boule dans son estomac lorsqu’il était près d’elle. Même avant, lorsqu’ils étaient seuls, s’ils se touchaient, quand les doigts de la jeune fille effleuraient la peau de l’esclave par accident ou que leurs mains se rencontraient en un geste involontaire, un frissonnement parcourait le corps de la princesse. C’était comme si sa peau suppliait les doigts de Hyde de la parcourir et que ses oreilles réclamaient le son de sa voix. Et quand les deux jeunes se quittaient, Yamina avait l’impression que c’était pire que ce ne l’était vraiment.
Relevant la tête pour écouter son ami, Yamina eue un sourire. Il posa la main sur la sienne. Déjà, les frissons qui apparaissaient sur sa peau blanche s’intensifièrent. Ses paroles étaient tellement … étranges venant de lui. Mais en même temps, c’était comme si la princesse avait toujours su qu’il dirait cela. Quelque chose en Hyde avait changé. Changé pour le mieux. Elle prit sa main dans la sienne au lieu de les laisser bêtement l’une sur l’autre et l’amena s’asseoir sur le lit, sans le quitter des yeux, son sourire enfantin faisant rayonner son propre visage.

-Premièrement … Dis-moi … Que fais-tu ici ? Tu as quitté les Fidèles ?

Demanda-t-elle, même si c’était évident. C’était en quelque sorte une incitation à tout lui raconter. Deux ans sans lui, cela avait semblé si long. Elle avait l’impression qu’ils avaient beaucoup de choses à ce dire et que la nuit ne serait peut-être pas assez longue …
Mais, de toute façon, comme Hyde avait dit, ils avaient toute la vie …

La voir rougir le rendit encore plus rouge qu'il ne l'était déjà. Elle était si belle dans toutes les émotions possibles...Lorsqu'elle frissonnait, il l'imitait aussitôt. Hyde était un grand timide envers les demoiselles, mais lorsqu'il voyait une amie qu'il aimait plus que tout partir, il s'était toujours dit qu'elle reviendrait, même s'il devait parcourir le monde pour y arriver. Il avait fait une bonne distance avant d'être épuisé...Elle était partie, il ne l'avait pas trouvé. Il était parti juste pour être avec elle... Il la regarda releva les yeux sur lui, comme si il l'avait demandé. Il demandait à voir ses yeux et toucher sa main pour se rassurer qu'elle était bel et bien à ses côtés...Son sourire lui éclaircit son regard enfantin, qu'il voyait toujours en elle. Il la suivit jusqu'au lit, prenant place à ses côtés.

- Pour tout dire, j'ai suivi ce que mon coeur me disait d'accomplir. Je ne suis pas fait pour la vie de château, encore moins pour servir les autres. J'ai longuement réfléchi en venant jusqu'ici. J'avais une messive à donner, je jouais au pigeon voyageur depuis quelques semaines et voilà que l'homme avait disparu chez les rebelles. Disons que j'ai longuement hésité avant d'accomplir ma dernière mission en tant que fidèle. Mais pour le moment, rien n'est conclu. Je ne suis ni fidèle ni rebelle, mais je ressens le besoin d'être ici et de connaître l'endroit...j'ai l'impression...Tu vas me croire bête...mais j'ai l'impression que je suis rebelle depuis toujours... Durant mon voyage, j'ai réfléchi à mes origines sans comprendre et cet endroit me dit que je dois rester pour en savoir plus sur qui je suis réellement et comment j'ai fait pour aboutir chez les fidèles... Pour l'instant j'espère seulement trouver quelques réponses...

Il avait baissé la tête, regardant le sol un moment, las. Il ne savait pas s'il avait tout dit, mais il avait répondu à sa question. Hyde releva la tête, incapable de comprendre. Son regard perdu au travers de ses lunettes le trahissait. Il était inquiet d'un refus de la part du chef...

- Mais toi? Qu'es-tu devenue après ton départ du château? Pourquoi es-tu partie?

Yamina ne se lasserai jamais de l’écouter parler.
Sa voix était si belle ! Elle sonnait comme une chanson aux oreilles de la jeune fille. Et il était tellement mignon quand il rougissait ! * Wow, un moment. C’est quoi ces pensées ? * Le cœur de Yamina s’affolait dans sa poitrine. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Ces pensées qui hantaient sa tête, pourquoi elles étaient là ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Comprenez que la jeune fille n’a jamais vraiment ‘’explorée ses sentiments’’ si je peux dire. Et là, tout s’embrouillait dans sa tête. Tandis qu’il parlait, c’était comme s’il n’y avait rien d’autre qui existait. Elle avait envie de se rapprocher de lui, de le toucher … Et tout coupa net quand il lui posa une question. Rude retour sur terre. La demande de son ami pris quelque instant avant de se rendre au cerveau de la princesse. Il restait encore quelques traces du brouillard, surement !

-Euh … Je … Ben …

Bafouilla-t-elle un moment. Yamina avait été tellement concentrée sur le beau visage de Hyde qu’elle avait de la difficulté à connectée ses neurones. La brume qui recouvrait encore l’intérieur de sa tête se dissipa peu à peu, redonnant ses idées plus claires à la princesse. C’était quoi la question, déjà ? Ah oui, pourquoi elle était partie. La jeune fille se racla la gorge, comme pour trouver une raison à sa phrase incompréhensible.

-En fait, je voulais en savoir un peu plus sur ma famille. On m’avait parlé de Fidèles qui avaient fuit et c’étaient exilés dans des terres éloignées. J’ai décidé d’aller voir. Et j’ai réussi à trouver un membre de ma famille. Il m’a appris beaucoup de choses, tu sais ? Le combat, l’histoire, la magie … Je voulais t’écrire pendant ces années, mais je n’ai pas eue l’opportunité de le faire. Alors, pour faire court, j’ai étudié.

Une question brûla les lèvres de Yamina. Devait-elle la poser ? Ah, et puis zut.

-… Est-ce que … Tu vas me pardonner … De t’avoir abandonné ?

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