Le petit salon

Le regard toujours égaré dans le décor lointain sur lequel Daleg avait été posé, son esprit se détacha un moment de la réalité. Poussé par des pensées stratégiques, elle fit le point sur quelque chose qui l’agaçait. Le conseil administratif de sa conscience venait de terminer sa délibération quant au circonstance accablante qui entourait les différents problèmes des fidèles. Elle ne pouvait laisser des déserteurs envahir ses rangs. La sentence était annoncée : La repentance. La voix mure, faible par la distance spirituelle de Nathalia, la ramena au temps réel qui s’écoulait dans les lois. Surprise dissimulée, elle leva ses yeux sur ceux du jeune homme. Pendant un court instant, elle avait laissé un corps vide de conscience. Erreur qui la détruirait un jour. L’immortalité avait son lot de défauts comme toute chose. Nathalia n’échappait pas à la règle (Faux, Toute puissante est Nathy!) L’une de ses peu nombreuses faiblesses était sans doute ce corps trop jeune à son gout qui se dressait devant elle, fidèlement pour jouer avec les mots et les morts, depuis maintes années désormais. Souvenirs amoureux ou rappel cuisant des choix qu’elle avait faits? Même la concernée ne savait. Prise au dépourvue, mêlée dans sa vision, elle recula d’un pas sur. Fermant les yeux pour faire cesser les palpitations de mon maigre cœur, elle laissa sa tête faire un mouvement horizontal.

- Non, vous pourrez disposer. Un pigeon vous apportera mon accord signé pour le délai d’une journée sur les chantiers.

Sa voix en total contrôle de son habituel ton glacial dissimula son déraisonnement temporaire, néanmoins trop fréquent. Elle se surprit à se conseiller un peu de repos. Pour cela, malencontreusement, trop de chose devrait rester en supent et cela allait à l’encontre de ses nobles devoirs. Sachant que personne n’allait vraiment regretter sa compagnie lorsque l’autre monde allait la rattraper, comme toute logique des choses, Nathalia se convainquit que ses actions auraient plus de poids sur la mémoire des gens qu’autre chose la concernant. Agir maintenant et vivre demain, voilà ce à quoi équivalait son argument. Déçue de ses réactions, elle lui tourna le dos mettant fin officiellement à leur discussion qui prenait une tournure que Nathalia ne pouvait supporter. Elle fit les premiers pas pour sortir de la pièce. Elle passa la porte rapidement sans accorder plus d’importance au co-capitaine qui y resta abandonné.

[suite à la chambre de Nathalia]

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