Boutique de luxe Sheldar

Comme prévu, ils arrivèrent en vue de la ville fidèle en début d’après-midi. Ils s’engouffrèrent dans les rues de la ville et Ice veilla bien à ce qu’on les remarque comme deux commerçants ayant nombreuses richesses dans leurs chargements. Les premiers fidèles qui les approcheraient n’auraient pas grand-chose à leur apprendre mais plus leur nom serait prononcé et plus ils pourraient s’approcher de l’élite.

Leur boutique était située dans un quartier très en vue et très riche comme en témoignaient les nombreuses décorations florales, les pavés lisses positionnés au centimètre près et surtout aux chevaux qui tiraient de riches calèches portant de belles dames ventilant leur visage de poupée d’un geste élégant et fluide pour se donner un genre. Parmi ce mélange de couleurs, Ice avait commencé à décharger les bagages et les déposaient à l’entrée de la boutique. Il tendit les clé de la maison se trouvant au 1er étage à Zofia et prit un air pompeux.

_ Madame, peut-être voudriez-vous visiter nos futurs appartements. Paraît-il que la vue du balcon sur le château y est superbe !

Après avoir fini de tout décharger, il attrapa les rênes de Viper et Symphonie et les conduisit derrière la boutique. Les riches bénéficiant de leur propre enclos… ou plutôt d’une cour étroite à même le sol sans protection contre la pluie. Ice n’ajouta pas un mot et une fois liés au mur par une longue chaîne, les abandonna seuls.
Il monta ensuite rejoindre Zofia en prenant soin de fermer la porte du magasin. Il reprit un air plus simple lorsqu’il fût « chez lui »

_ Dans la boutique, nous sommes exposés de tous mais ici nous pourrons agir avec plus de normalité. Les murs sont épais, nous n’avons aucun voisin direct, nous pourrons donc soufflés un peu… Alors comment trouves-tu cette maison ? Nous n’avons pas choisi la décoration mais j’espère que tu t’y sentiras bien quand même.

Ice se laissa tomber sur un sofa et sourit.

_ Prochaine étape, on installe notre boutique et ensuite nous irons nous montrer en ville. Il faut qu’on parle de nous, que notre renommée monte jusqu’au château… Nous devrons le faire au mieux car les fidèles émettront un doute naturel à notre sujet et ce sera cette étape qu’il faudra franchir avec succès… après tout devient plus simple !

Ice lui fit signe de s’asseoir.

_ Et maintenant parle moi de Lady Sheldar, de sa famille, d’où elle vient, ce qu’elle aime, ce qu’elle veut ?

Pendant le voyage, Zofia avait repris possession de Lady Sheldar. Quand ils se furent posés à leur destination, la jeune femme avait cet air hautain et légèrement dédaigneux qui lui donnait de magnifiques rides sur le front. (XD)

Malgré toute sa répugnance envers les Fidèles, elle ne pu l’empêcher de rester bouche bée par la beauté de l’endroit. Elle aurait cru que cela ressemblerai un peu au village dont elle avait un vague souvenir et qui datait de son enfance, mais c’était beaucoup plus somptueux, plus riche aussi. Tout avait semblé avoir été fait sur mesure, pour que tout soit parfait pour tous ses gens parfaits qui se déplaçait autour d’eux et qui les dévisageaient sans retenue dés qu’il passait près d’eux. Mais le tout semblait aussi superficiel. À l’image des ses habitants, pensa Zofia.

Voyant que son fiancé se débrouillait bien avec leurs bagages, la jeune femme n’insista pas pour l’aider et pris d’un geste sec les clés de la maison qui se dressait devant elle. Plutôt curieuse de voir où elle allait habiter, elle ouvra la porte et monta les escaliers qui menait à leur maison au deuxième étage.

Croyant ne pas à avoir besoin de jouer un personnage ici, Zofia le délaissa et explora l’endroit. Il avait un style qui soulignait de belle façon que les propriétaires avaient de l’argent. Elle aimait quand même leur nouveau chez soi, même si ce n’était pas ‘’ elle ‘’. C’était un peu trop extravagant pour ses goûts, mais elle allait quand même s’y sentir bien. Zofia alla ensuite sur le balcon. Ice n’avait pas menti, la vue y était superbe. Et directement devant l’immense château où se trouvait le chef des Fidèles… C’est alors que l’espion fit son entrée dans la pièce. La jeune femme sourit et entra dans la maison pour aller le rejoindre.

Assis devant Ice après qu’il lui ait demandé de lui parler de Lady Sheldar, la ménestrel réfléchissait. Après un silence de quelques secondes, Zofia se lança.

- Lady Sheldar est née dans un village à plusieurs jours d’ici, d’un père marchand et d’une femme d’une lignée de nobles. Elle fut rapidement initiée aux bals, aux soirées mondaines et à toutes les choses que les nobles font à longueur de journées. Elle se montra une femme exigeante et aussi très intelligente. Elle aidait son père à l’élaboration de ses marchandises et des comptes qu’ils devaient gérer. Quand la fille eut l’âge de se marier, le père eut une idée formidable : Il allait offrir sa fille en mariage au fils d’un de ses ami marchand, beaucoup plus riche et important que lui. Ils étaient environ du même âge et de plus, en l’ayant comme gendre, il aurait des parts dans la marchandise. Il donna donc sa fille à Lord Sheldar qui ne vu qu’une autre façon de se faire des alliés dans le commerce.

La lady aime la richesse et la beauté. Elle est très superficielle et elle est surtout une enfant gâtée de première. Si quelque chose ne lui fait pas plaisir, tu vas le savoir bien assez vite! Elle est pourtant très intelligente et sait comment se servir de cette atout à son avantage. Elle n’aime pas non plus les petites gens. Elle les trouve indignes d’elle parce qu’ils n’ont pas réussi dans la vie, comme elle la fait elle-même. Elle ne respecte que ceux de la même classe sociale qu’elle.

Zofia arrêta de parler et leva la tête pour voir si l’histoire qu’elle avait bâti avec du sens aux yeux de son fiancé.

[je crois qu'à ce stade plus aucune excuse n'est valable pour mon retard! ^^" Alors j'accepte de recevoir une fessée en public! XD]

Ice la regarda un instant silencieux. Il avait écouté son histoire d’une oreille très attentive et avait finit par devenir de plus en plus impassible à mesure qu’il l’écoutait parler. Soudain un sourire triomphal lui revînt et il partit dans un de ses délires hauts en couleurs qu’il lui arrivait d’avoir lorsqu’il était avec Zofia.

_ Tu sais que tu as raté ta vocation ! Quelle divine actrice tu fais ! Je trouve dommage que nous n’ayons pas des rapports plus proches dans notre rôle, on aurait pu s’amuser un peu ! En tout cas, lady Sheldar est suffisamment détestable pour qu’on s’amuse un peu avec les fidèles, une fois qu’on aura gagné leur confiance. Je les vois déjà se traîner à nos pieds pour satisfaire toutes nos exigences ! Et tout ce butin ira servir la cause rebelle ! Si tout se passe bien, les fidèles vont recevoir une sacrée claque ! Merveilleuse vision !

Ice repris son calme, la regarda dans les yeux et lui donna un petit sourire apaisé. Il se releva non sans énergie et reprit une certaine contenance en essuyant les quelques grains de poussière qui s’étaient posés sur son veston. Il tendit une main noble vers Zofia tout en reprenant un air hautain et froid.

_ Plairait-il à mon épouse de visiter la ville ? Il est temps pour nous de montrer à ces hommes ce qu’est la noblesse !

[jviens vous souhaiter la bienvenue Very Happy

]

À peine Ice eut-il tendu la main vers Zofia qu’on cognait fermement à la porte de la boutique. Devant la porte, Adèlia attendait patiemment, droite comme un piquet, qu’on vienne lui ouvrir. De l’autre côté du chemin, entre deux maisons, Toundra c’était assit et ne bougeait pas d’une écaille, fixant son jeune maitre en silence.
Adèlia avait entendue, en traversant la place publique, qu’on chuchotait sur l’arriver d’un nouveau marchand et de son épouse. L’idée lui était aussitôt venue d’aller rencontrer ses gens, de leur souhaiter la bienvenue et de juger de qui il s’agissait. Elle avait revêtue des pantalons et un haut qui révélait ses épaules, tout en suède noir. De longs souliers de cuir recouvrait le bas du pantalon et montait jusqu’à ses genoux. Sa ceinture, où étaient accrochés de nombreux couteaux, était porté bien en évidence comme une menace silencieuse à tout ceux qui regardait la jeune adolescente.
Son regard impassible fixait la porte sans cligner. Des gens passaient, jetant des regards curieux. En fait, plusieurs personnes avaient vu le couple s’installer dans la journée et les rumeurs couraient déjà sur eux. Tous semblaient attendre d’en savoir plus.

Ice rétracta sa main en entendant un bruit ferme qui résonnait à la porte de la boutique. Il fût d’abord surpris d’avoir si vite affaire à une visite et décida de descendre voir de quoi il s’agissait. Il fit un sourire à Zofia, signe qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète dans le cas où ça aurait été son émotion du moment puis il se dirigea d’un pas très naturellement maîtrisé vers la porte de la boutique. Il descendit l’escalier avec une démarche noble en laissant sa main baguée de riches anneaux glissée sur la rambarde en un bruit subtil et léger. Il se fraya ensuite un passage entre les caisses de matériels qu’il n’avait pas encore installé sur les présentoirs. Il se garderait bien de le faire, il confierait le gros de la tâche à la populace comme un noble l’aurait fait.
La porte vitrée laissa paraître le visage d’Adélia. Ice l’a reconnu presque immédiatement. Il connaissait une grande partie des visages nobles du château et heureusement sans qu'eux le connaissent. Il regretta donc de rencontrer en premier cette personne là. Il songea à Zofia restée (pour l’instant) à l’étage et espéra que les choses seraient bien faites. Si c’était le cas, cela pourrait être une entrée rapide jusqu’au château mais Ice savait qu’il ne fallait rien précipiter. Il se contenterait donc de ne pas en faire plus que ce qu’aurait fait son personnage.

Arrivé à la porte, il laissa la clé glissé dans la serrure et faire les deux tours communs pour déverrouiller le verrou puis il défit les quelques loquets qui bloquaient encore la porte. Celle-ci s’ouvrit. Pas de tremblement, de crainte, ni même trop de confiance. Ice était espion depuis suffisament longtemps pour contrôler ses émotions et faire vivre son personnage comme s'il n'avait jamais été quelqu'un d'autre! En bon commerçant, il demanda.

_ Puis-je vous être d’une quelconque aide ?

( HJ: Jsuis désolée! C'est que j'étais dans ma période d'examen et je ne pouvais pas poster...)

Zofia répondit au sourire de son fiancé avec un autre sourire, moins sûre que le premier, celui qu'elle avait fait en voyant la réaction d'Ice quand elle avait fini de raconter la vie de Lady Sheldar, enfin, SA vie pour le moment. Alors que Ice descendait les escaliers qui menaient à leur boutique, Zofia reprenait possession une bonne fois pour tout de son personnage qu'elle détestait tellement. La personne à la porte était surement un voisin trop curieux qui les avait vu emménager. Ce ne devait être rien d'inquiètant... Pourtant, la jeune musicienne décida de jouer à la perfection le personnage. Aussi bien montrer à tout le monde la caractère de la jeune femme dès la premier rencontre...

Lady Sheldar descenda donc les escaliers de façon délicate pour aller voir qui osait frapper à leur porte alors qu'il venait tout juste d'arriver dans leur nouvelle maison. Il y en avait qui avait du culot, aucunes notions de la vie privée! La bourgeoise s'étonna, même si elle ne laissa pas appraître, qu'une adolescente vienne les voir. La curiosité des jeunes, pensa-t-elle. Ne connaissant évidemment pas que cette jeune femme était tout sauf une adolescente comme les autres, Lady Zofia décida de rester en retrait dans le bas des escaliers pour observer la scène avec un air vaguement désintéressée. Si ce n'était qu'une fille à papa qui voulait se faire voir avec les nouveaux qui attirait les rumeurs, Ice aurait tôt fait de la faire déguerpir sur le champ.

D'un côté, la vrai Zofia s'inquiètait beaucoup. Elle avait rapidement vu les armes bien en évidence d'Adèlia. Ce ne pouvait être un soldat des troupes Fidèles, elle était trop jeune pour ça. Une assassin ou une apprentie? Plus probable, mais pas moins étrange. Voyant que son fiancé semblait ne pas trop s'en faire, comme toujours d'ailleurs, Zofia resta impassible dans son rôle et regarda la suite des événements.

Adèlia ne marqua pas la moindre hésitation, comme si elle n’avait pas vu Ice, elle entra dès que la porte fut ouverte, l’obligeant à reculer pour la laisser passer. Ses bottes, lorsqu’elle frappait le sol de son pas, provoquait un bruit sourd, surprenant vue la taille d’Adèlia. Elle s’arrêta au beau milieu de la pièce, inspectant les lieux, comme si elle cherchait le petit détail déplacé qui puisse provoquer des ennuis aux deux nouveaux arrivant. Elle détailla longuement la pièce sans bouger et ce n’est qu’au bout d’un très long moment de silence qu’elle lança d’une voix inquisitrice :

-Les Sheldar si je ne m’abuse?

Elle se retourna pour avoir les deux jeunes gens dans sa mire et leur fit un grand sourire sincère, peut-être un peu trop sincère… du genre qu’il faut s’inquiéter.

-Vous venez de loin paraît-il. Votre renommé vous à devancé et c’est un honneur pour les fidèles de vous accueillir chez-eux.

Adèlia fit quelques pas en direction d’un meuble et s’y assit d’un bon, sans que le choc ne provoque le moindre craquement chez le meuble.

-Après un tel voyage, vous devez être éreinté!?

Elle les regarda un moment, remarquant sans un mot qu’elle s’attendait à les voir plus fatiguée, mais elle ne commenta pas la chose. Demeurant simplement silencieuse et attendant l’explication de léger manque de fatigue en gardant toujours se sourire trop franc, trop sincère.

Ice n’en attendait pas moins de cette personne là. Sans se démonter, il répondit avec le même calme.

_ On vous a bien informé, mademoiselle… mais l’honneur est pour la famille Sheldar. Mon père est très flatté de voir son fils commercer dans la principale ville Fidèle.

Ice jeta un regard vers les bruits de pas qui descendaient l’escalier. Sa femme, lady Sheldar dans tout son attirail de noirceur, venait les observer du fond de la pièce.

_ Certes, nous venons de loin mais j’imagine que l’excitation d’être arrivé dans un tel lieu nous garde actif… Je ne vais pas vous énumérer tout notre parcours mais nous avons fait une halte sur la route de Helnsborough pour nous reposer et admirer les champs de Résena. Saviez-vous qu’une seule goutte de son suc permet de colorer jusqu’à 1 mètre de tissu ? Et plus la plante est cueillie jeune et plus l’intensité de la couleur est étonnante… J’ai d’ailleurs un bel exemple par ici.

Ice se mit à chercher quelques secondes dans les caisses et sortit d’un papier de soie, une belle robe couleur vin aux parures très soigneusement incluses dans le tissu. Il la manipula comme un vrai professionnel, montrant à Adélia tous les arguments de cette robe pour vanter sa beauté. Son but n’était pas de la vendre à Adelia, il doutait qu’elle soit de celles qui se parent de magnifiques bijoux mais il noyait ainsi le sujet de conversation en lui montrant qu’il connaissait son métier. Il fit ça avec un tel naturel qu’aucune méfiance ne transperça sa réponse comme s’il n’avait même pas senti l’accusation sous les paroles d’Adélia et qu’il n’avait rien à se reprocher.

_ Nous faisons également du sur-mesure mais notre plus grande fierté reste nos bijoux !

Un large sourire fier se dessina sur son visage.

_ Voulez-vous voir ?

Si Adélia avait prévu d'imposer sa présence plus longtemps, Ice était prêt à lui faire miroiter tous ses produits en bon commerçant sans oublier de lui parler des techniques de fabrication, des provenances et tout ce qui est ennuyeux à mourir.

Zofia, voyait que Ice semblait couloir changer de sujet le plus vite possible pour que la jeune adolescente ne commence pas à essayer de les coincer avec une question dont ils n'auraient pas la réponse.

Tout comme mon mari, je suis tout aussi honorée de marchander en ces lieux.

La jeune femme marcha de façon élégante vers Adélia et Ice et comme elle avait suivi la conversation des escaliers, elle fit d'elle une bonne marchande et sorti d'un des paniers un coffre de bois de rose, une vraie oeuvre d'art lui-même. Avant de partir vers leur nouvelle vie et leur nouvelle maison, Ice lui avait montré le contenu de quelques unes des boîtes pour qu'elle puisse se débrouiller si les boîtes n'étaient pas tout à faire défaites quand ils commenceraient à vendre leur produit. Les bijoux qu'il y avait dans la boîte de bois étaient ceux qui était de meilleure qualité, enfin de l'avis de la musicienne.

- Notre inventaire de bijoux est des plus pretigieuses Mademoiselle. Quelques uns n'existe qu'en quelques exemplaires seulement.

dit-elle d'un ton étachée, mais professionelle. Autant appuyer les dires d'Ice pour avoir l'air tout aussi connaissante que lui. Lady Sheldar déposa la boîte sur la petit meuble qui servirait de comptoir de service dès qu'il serai bien installé dans leur boutique. Prête à lui montrer, elle guetta la réaction d'Adélia et sa réponse à la question de son fiancé.

Adèlia fixa Ice attentivement en attendant sa réponse, mais comme si la crédibilité de la réponse lui enlevait tout intérêt, elle n’écouta pas le moins du monde ce qui se mit à babiller par la suite, affichant un air particulièrement ennuyé que tout autre personne de haut rend aurait dissimulé devant de faux acquiescements intéressés. Elle jeta à peine un regard vahue en direction de la robe qu’avait sorti Ice. Elle avait commencé a arpenté la pièce d’un air distrait en cognant sur certaines boites avec ses poings comme si elle avait cogné à une porte, l’air absent. Elle s’arrêta seulement lorsque le silence revint, comme si elle venait de s’apercevoir qu’on attendait après elle pour une quelconque raison. Elle fixa alternativement les deux Sheldar sans pourtant répondre. Son regard s’arrêta un peu plus longuement sur Zofia et son front se plissa légèrement et elle s’avança de murmurer plus pour elle-même, comme pour se rappeler d’une information.

-Zofia… Sheldar…

Son regard de nouveau absent revint à la réalité et elle fit un signe négatif de la tête avant de déclarer, toujours en s’adressant à la dites Zofia.

-Je n’aime pas les bijoux. Vous n’auriez pas des couteaux?

Ses yeux soudainement brillants (et les multiples couteaux accrochés à sa ceinture) trahissaient un véritable intérêt pour tout ce qui contenait une lame plus ou moins brillante. Si elle aurait peut-être plutôt dut s’assurer des pièces de joailleries des deux jeunes gens elle n’en voyait pas vraiment l’intérêt. Tous ses colliers et parurent n’avait absolument aucun intérêt s’ils n’avaient pas la fonctions de s’enfoncer dans un individu. Elle alla s’asseoir négligemment sur une caisse en déposant (de manière fort peu poli) son pied sur une autre caisse et attendit en silence que l’on daigne lui présenter quelques choses d’intéressant. Des bijoutiers devait bien avoir au moins une dague serti de pierre quelque part!

Ice fut content que ses phrases, longues au possible, eurent l’effet escompté sur elle. Il se doutait bien que ce n’était qu’une bataille qui venait d’être livré et se contenta de rester dans son personnage. Il ne pouvait malheureusement pas faire des signes à Zofia pour l’encourager et lui dire qu’elle se débrouillait comme une pro.

Il collait Adélia tandis qu’elle marchait dans la boutique comme s’il avait eu peur qu’elle fasse du mal à ses bébés, il venait de trouver le moyen parfait de faire son entrée au château. Il s’approcha de son « ennemi » avant de lui expliquer avec intérêt.

_ Nous n’avons que ces trois caisses de bijoux. Cependant nous sommes en attente d’une caravane venant de notre pays pour tout ce qui est du domaine des armes sertis. La législation est très compliquée pour ce qui est de faire entrer des armes dans votre ville et je le conçois aisément. Les caravanes fidèles nous évitaient bien des pertes de temps en papier administratif et nous permettaient de rester dans la légalité. Cependant je ne vous cache pas que cela me dérange de ne pas pouvoir vous présenter une de nos merveilleuse lame… Peut-être voudriez-vous que nous montions au château pour vous faire une présentation lorsque nous aurons reçu ces œuvres d’art ?

Ice attendit la réponse leur première cliente en faisant signe à Zofia de ranger ce qu’IL avait déballé. Si avec les autres, ce commerçant était tout à fait conventionnel et gentleman, avec sa femme, c’était une toute autre histoire. D’une façon ou d’une autre, il fallait qu’Adélia ait besoin de quelque chose que eux-seuls pouvaient lui apporter !

Zofia suivit des yeux son fiancé et Adélia semblait s'ennuyer royalement. Elle n'aimait pas plus les robes que les bijoux, mais ses yeux brillèrent quand elle prononça le mot couteau. La jeune Lady eut un mince sourire: Ice avait réussi à attirer sa curiosité. Pendant qu'il commençait à parler d'armes avec la bizarre et ténébreuse adolescente, Lord Sheldar lui fit un signe sec et dégaigneux pour lui ordonner de ramasser les objets qu'Il avait sorti. La jeune femme perdit rapidement son sourire et ferma d'un geste brusque, mais non moins gracieux, le coffret qu'elle avait sorti d'un des paniers et le rangea. Puis, jetant un regard à leur cliente et à son glacier de mari, Lady Sheldar ramassa les quelques robes qui était sur le comptoir de la boutique.

Bien sûre, elle jouait la comédie, mais ça n'avait pas été dure de le faire. Quelqu'un qui la commandait comme si elle était une servante l'a rendait folle. Pliant le linge un peu plus lentement que d'habitude, Zofia espèrait beaucoup qu'Adélia morde à l'hameçon. Ils pourraient entrer, elle et Ice, beaucoup plus facilement dans le château s'il avait une cliente dans celui-ci qui si leur réputation fraîchement acquises les enmenait jusqu'à eux.

Zofia observait aussi en silence le jeu de son fiancé. Ce n'était surement pas elle qui aurait cru que son meilleur ami, que la nature n'avait pas gâté dans son enfance, deviendrai un acteur aussi crédible et talentueux. Rien dans sa voix ou dans ses gestes ne le trahissait, même quand il se montrait aussi froid avec elle. La jeune musicienne ne savait pas si elle allait être capable de le faire quand la situation le demanderait. Sûrement. C'était sa vie et la sienne du même coup qui était en jeu à chaque fois qu'elle doutait.

Adèlia se releva quelques secondes après c’être assise, visiblement fort agacée de ne pas avoir ce qu’elle voulait. Qui plus est elle n’était pas certaine d’avoir très envie de voir n’importe qui débarquer au château ainsi. Ses marchands étaient toujours prêt à n'importe quoi pour envahir le château et il suffisait de leur ouvrir une fois la porte pour que tel des vampires ils se considèrent comme invité pour le reste de l'éternité. Elle se passa la main sur le front comme si elle avait un soudain mal de tête qu’elle devait faire passer. Elle jeta un regard en direction de Zofia, alors que celle-ci fermait brusquement le coffret.

-Des armes serties…

En deux pas elle fut à côté de Zofia qui pliait les vêtements. Elle lui attrapa le bras gauche d’un geste brusque et retira la bague qu’elle portait à son doigt qui glissa avec une grande facilité. Adèlia se trouvait devant la fenêtre à observer la bague minutieusement à la lumière qui venait de l’extérieur. Elle demanda d’un ton vaguement absent:

-Vous êtes marié depuis longtemps?

Elle releva la tête en direction des deux Sheldar, ses yeux ne semblaient que plus où moins se fixer sur eux, comme s’ils avaient été occupés à regarder quelques choses d’invisibles. Faire montre de sa présence d’esprit trop longtemps semblait l’avoir fatigué et son esprit semblait vouloir replonger dans la lune. Elle fronça les sourcils comme pour se concentrer. C’était fort agaçant que de ne pas pouvoir voir ses couteaux aujourd’hui!

Ice sentait qu’ils devenaient de plus en plus crédibles à ces yeux. Si la jeune femme s’énervait de ne pas pouvoir voir leurs armes serties, c’est qu’inconsciemment, elle s’était retrouvé en position de cliente, faisant bifurquer son but premier. Ice ne faiblit pas dans son rôle et sortit un catalogue de ces fameuses armes. Le catalogue était de très bonne facture, orné de filigranes dorés et relié à l’aide d’une longue ficelle de cuir. Sur chaque page se trouvait une illustration de l’arme. Tandis qu’il le disposait à sa vue sur le comptoir pour qu’elle le feuillette lorsqu’elle le voudrait, il fut choquer de voir avec quel manque de gêne, elle lui avait saisit la main pour retirer la bague.

Semblant regarder d’un œil critique si sa femme avait correctement rangé les produits, Ice répondit avec détachement.

_ Cela fait seulement quelques mois. Mon père avait un ami spécialisé dans la vente de parfum. A cette époque, nous n’avions pas de part sur ce marché, c’est pourquoi il a décidé d’arranger ce mariage avec son unique fille : Zofia. Avec la dote de mon père, nous avons pu organiser ce voyage pour nous installer dans cette boutique… Mais dites-moi, Mademoiselle. Ice se mit à rire d’un rire léger presque inaudible à la manière du noble trop attaché à l’éthique pour faire grand spectacle de son humour. Est-ce là la façon qu’ont les gens de chez vous pour souhaiter la bienvenue ?

Profitant qu’il était en bas, dans la boutique. Il attrapa une caisse contenant du matériel d’entretien pour aller le poser dans l’arrière-boutique pourvue d'une grande fenêtre. Il jeta à peine un regard aux deux dragons qui étaient tant bien que mal installés dans cette mini cour. Après tout, ces animaux étaient tout en bas de la chaine de noblesse, pourquoi s’en soucier ? Il réapparut avec ses mêmes mimiques de marchands tout prêt à commercer, serrant ses griffes autour d’Adélia pour qu’elle se résigne à acheter. Comme si ça avait son but à atteindre !

- Disons que ce mariage a été très profitable pour notre commerce.

Dit la jeune femme, pour appuyer les dires de son mari. Elle était restée surprise de se faire prendre sa bague de mariage par la jeune adolescente. Elle n'avait pas prévue son geste comme elle faisait bien attention à avoir l'air absorbé dans sa corvée de rangement. Voyant que Ice partait dans l'arrière-boutique pour renger une caisse, la jeune noble s'approcha du comptoir et ouvrit le livre aux belles reliures, voyant que Adélia regardait un vase posé devant elle sans manifester le moindre intérêt. Zofia décida de la sortir de ses pensées même si elle avait un peu peur de sa réaction.

- Nous avons heureusement un livre avec de magnifiques croquis des armes que nous attendons avec impatience. Je suis sûre que vous trouverez ce que vous cherchez dans là-dedans.

Dit-elle d'une voix neutre, mais professionelle. Voyant les images pour la première fois, la jeune musicienne cru tout de suite que si leur cliente voyait les magnifiques dessins dans le cahier, elle tomberai surement amoureuse d'une des armes. Même Zofia les trouvait magnifiques, surtout la dague serties d'Émeraude sur la première page... Mais elle sorta rapidement de ses pensées, ce n'était pas le temps de perdre son personnage de vue tant qu'une Fidèle se tenait devant elle. Tournant les yeux vers Ice, qui entrait encore une fois dans la boutique, elle s'adressa à lui.

- J'ai pris l'initiative de montrer notre catalogue à la Demoiselle...

Sur ce, elle se poussa doucement sur la côté pour laisser le jeune homme prendre la place qu'il lui appartenait. Elle était femme de marchand, elle n'avait pas vraiment le droit de s'en mêler...

Elle ne répondit pas à son rire et ne sembla même pas attaché d’importance à la question de Ice, puisqu’elle n’y répondit pas. Alors que le marchand allait dans l’autre pièce, Adèlia jeta un coup d’œil, gardant ses distances d’avec le catalogue. Elle cessa d’observer la bague et approcha d’un pas lourd. Elle jeta un coup d’œil presque suspicieux en direction de la jeune Zofia. Elle n’aimait pas les marchands et leur manie de… C’est que ça semblait bien ce croquis. Elle fit encore quelques pas lent qui la menèrent finalement à la hauteur du catalogue. Son regard glissa sur la page ouverte, suivit par sa main qui caressa doucement la page avant de la tourner. Elle observa ainsi une ou deux pages, dans une contemplation proche de l’idôlatrie avant de reculer brusquement d’un air mécontent. Elle recula brutalement et sortie à l’extérieur de la boutique. Une fois dehors, elle marcha rapidement vers sa dragonne qui attendait toujours entre deux maisons. Elles discutèrent un bon moment, la mine sérieuse.

La porte de la boutique se rouvrit quelques minutes plus tard et Adèlia apparut, l’air toujours peut joyeuse. Elle déposa la bague sur le comptoir et retourna au centre de la pièce avant d’annoncer, comme si cela lui déplaisait fortement.

-C’est d’accord. Vous ferez parvenir un message au château lorsque vous aurez la marchandise. Je reviendrai. Pas question que vous mettiez des pattes là-bas par contre.

Elle se dirigea vers la porte, signe qu’elle mettait fin à sa visite. Elle s’arrêta avant de tourner la poignée de la porte et se retourna avant d’ajouter.

-Je verrai peut-être à envoyer des gens du château vous rendre à leur tour une visite…

Il y avait quelque chose d’imperceptiblement étrange dans sa voix, comme l’ombre d’une menace, mais il ne fallait pas nécessairement y prendre garde. Elle ouvrit la porte et sans ajouter la moindre parole, se retrouva dans la rue. Elle disparut en tournant au coin d’une rue, suivit par son dragon.

Ice continuait son manège. Donnant à chaque fois un peu plus l’impression qu’il était un homme très commerçant mais un peu benêt et lourd dépourvu de toute dangerosité pour la cause fidèle. Vendre, toujours vendre était la base même de son personnage. Alors quand une étincelle apparut dans les yeux d’Adélia, avec habileté il fit apparaître une même lueur satisfaite dans ses yeux de vendeur.
Il regarda sa femme et lança avec un grand mouvement de bras lyrique :

_ Vous avez bien fait ma chère !

Il resta ensuite silencieux un bon moment. Le cœur posé sur le portefeuille d’Adélia à chaque fois qu’elle tournait une page avec un air enjoué. Derrière l’acteur, Ice se régalait. Il avait toujours autant de plaisir à endosser le costume d’un commerçant, d’un docteur, d’un dragonnier, etc.… Et puis Adélia était à la hauteur de sa recherche d’adrénaline. Avec elle, pas le droit à l’erreur ! Lorsqu’elle sortit de la boutique, Ice ne relâcha pas les apparences… certaines nouvelles recrues avaient tendance à laisser leur naturel revenir lorsqu’il n’était plus en situation mais l’erreur était là : il suffisait d’un passant pour tout faire tomber à l’eau.

Lorsqu’elle revînt et qu’elle évoqua son désir de se procurer ces lames exceptionnelles, Ice agita la tête avec intérêt.

_ Très bien, nous ferons comme ça… Ma femme et moi, vous remercions de votre visite.

Il l’accompagna jusqu’à la porte qu’il ferma une nouvelle fois derrière elle. Il se retourna et invita sa femme à rejoindre l’étage. Là, il serait plus tranquille pour débriefer sur ce qui venait de se passer. Tout s’annonçait pour le mieux !

Zofia avait suivit avec intérêt ce que Adèlia faisait. Elle fut surprise de la voir sortir de la boutique sans un geste de remerciment ou quelque chose qui aurait pu dire que la jeune femme allait revenir et qu'elle aimait se qu'ils lui avaient présentés. Mais rien, la froideur totale. Elle aurait pu leur dire un Merci ou, au moins, un signe de tête! Un peu froissée pour le manque de civilité qu'avait fait preuve leur première cliente, la jeune musicienne perdit son sourire, pris d'un geste brusque sa fausse bague de mariage et la remit dans son anulaire gauche. Croyant qu'elle n'allait pas revenir, Zofia respira un bon coup et mit un peu de côté son personnage pour continuer à placer les boîtes dans les étagères. Comme Ice n'était pas revenu à la normale, elle décida de ne pas aller au deuxième étage et d'attendre. De plus, tous les gens curieux qui regardaient par la fenêtre ne laissait pas beaucoup de chances de manoeuvre!

La ménestrel sursauta quand Adèlia revenu comme un coup de vent pour leur dire de lui envoyer un message quand ils recevraient leur arrivage. De dos à la porte et à la cliente, Zofia eut un petit sourire satsfait. Les charmes de vendeur d'Ice avait réussi!

Quand Adèlia parti finalement pour de bon, la jeune femme releva la tête et regarda Ice. Acceptant d'un signe de tête la demande de son fiancé, Zofia monta à l'étage ou elle souria dès qu'elle fut sûre que personne ne pouvait les voir.

- En voilà une qui te trancherai la gorge juste parce que tu as mis un pied où il ne fallait pas! Dit Zofia dans un ton amusé qu'elle avait dû délaisser. Et le pire, c'est que toi, tu t'amuse comme un fou!

Ice monta l’escalier à la suite de Zofia et ferma la porte derrière leur passage. Le petit interrogatoire ne s’était pas trop mal passé puisqu’il avait rapidement bifurqué sur les dagues. La demoiselle semblait avoir un petit faible pour ces objets de valeur à condition qu’ils aient une utilité meurtrière. Il ricana à la remarque de sa fiancée et s’empressa de lui répondre.

_ Adélia est le bras droit de Nathalia, on dit qu’elle est un peu dérangée… cependant je me méfie d’elle. J’ai beau être espion, je ne suis pas à l’intérieur de la tête des gens et bien que j’arrive parfois à connaître leurs pensées et leurs actions, des personnes comme Adélia sont d’autant plus dangereuse qu’elles sont difficiles à sonder. C’est pourquoi nous ne devons pas faire l’erreur de représenter une menace pour elle.

Ice partit s’asseoir sur le sofa. Il s’installa confortablement dans ce petit confort qu’il n’avait pas dans la grotte et fit part à la musicienne du positif.

_ Nous n’avons pas encore accès au château mais grâce aux prochains nobles qui visiteront la boutique, nous n’aurons aucun mal à nous y rendre sans faire de forcing ! D’ici quelques jours, les dagues arriveront et nous pourrons officiellement ouvrir notre commerce… et rien ne vaut un vernissage pour faire venir des nobles et se faire connaître ! L’alcool délie les langues, c’est bien connu !(petit clin d'oeil à Méya! XD) Ria-t-il. Mais au fait Zofia, sais-tu boire… je veux dire, es-tu capable de tenir l’alcool pour ne pas justement trop parler? Car si nous organisons cette petite soirée, nous serons certainement obligé de nous soumettre aux breuvages alcoolisés.

- Je n'ai jamais vraiment testé mes limites se qui à attrait à l'alcool. J'ai toujours fait attention, surtout avec toutes les boissons qu'on me proposait dans les endroits où j'allais jouer.

Zofia était assise sur un des sofas de leur salle de séjour. Elle n'avait jamais pris beaucoup d'alcool depuis qu'elle trainait dans les bars pour produire sa musique. Bon, elle avait toujours pris quelques boissons, mais jamais pour la rendre saoule. De toute façon, elle n'avait qu'à faire attention aux boissons qu'elle prenaient et rien de malencontreux ne devrait arriver. Et puis, en toute bonne hôtesse qu'elle allait devoir être durant le vernissage, boire n'était pas la meilleure chose à faire.

- Cette jeune fille est donc le bras droit de la chef des Fidèles. Plutôt bizarre pour une conseillère! J'espère que cette... voyons... Arhléanne? n'est pas de la même tempe que Adélia.

Elle resta silencieuse un moment avant de sourire

- Enfin, peut-être que si elle était comme Adélia, elle serait aussi facile à mettre en bateau.

(HJ: C'est pas le meilleur poste que j'ai fait, mais j'avais pas trop le temps...)

Ice réfléchit un instant.

_ Bien alors tu resteras sobre tandis que moi, je jouerai les hommes saouls. J’espère qu’ils baisseront ainsi leur méfiance pour que je puisse déjà grappiller quelques informations quelconques.

Ice se redressa sur son fauteuil, n’aimant pas rester trop longtemps dans la même position, il réfléchissait déjà silencieusement à quel serait son plan d’attaque. Bientôt ses yeux fixes se perdirent dans le vide signe qu’il était totalement plongé dans sa démarche. Au bout de quelques instants, une lueur de vie passa à nouveau dans ses yeux. Il sourit à Zofia avant de se lever.

_ Je ne préfèrerai pas qu’Arlhéeane et les autres soient de la même trempe… avec ce genre d’individus, on ne sait jamais ce qui trame derrière leur tête. Je ne m’estimerai définitivement vainqueur qu’en ayant récoltés des infos et en retournant chez les rebelles. Toutefois, rien ne nous empêche de nous amuser à cette fête. S’il n’y a pas de plaisir dans le travail alors tout homme courre à sa perte ! Mais ce plaisir ne doit pas se transformer en envie sinon la trahison nous effleure et nous basculons.

Ice ouvrit un placard pour y vider quelques sacs qui encombraient le passage.

_ Je n’ai jamais eu envie de trahir les rebelles pourtant, je me suis souvent demandé ce que je serai aujourd’hui si je l’avais fait.

Il ferma le placard avant de sauter par-dessus la table basse pour venir s’écraser comme un gamin dans le fond du canapé. Il attrapa Zofia et la renversa sur son ventre avant de venir l’étreindre de ses bras.

- Si tu avais trahi les Rebelles, je n'aurai pas été dans tes bras aujourd'hui...

Murmura la jeune femme en regardant dans les yeux son futur époux . S'il avait trahi les Rebelles, Zofia aurait sans doute continuer à le voir s'il s'était pointé devant elle de la même façon qu'il y avait un an. Malheureusement, les autres, en particulier le chef, n'aurait pas approuvé. Elle aurait donc été à son tour une paria. Mais aurait-elle laissée Ice à son propre sort si on lui avait ordonné de le laisser tomber ou aurait-elle ignoré les ordres et aurait resté en contact avec Ice?

Le plan de son fiancé pour la fête lui plaisait. Comme elle n'avait pas une grande expérience du jeu, il était peut-être mieux pour leur sécurité à tous les deux qu'elle reste sobre.

- Nous devrions inviter tous les bourgeois curieux qui n'arrêtent pas de nous regarder par le fenêtre depuis notre arrivée. Mieux ils connaisseront Lady et Lord Sheldar, moins les rumeurs à notre sujet seront chose courante. Et puis, qui ne veut pas rencontrer la célèbre Arhléeanne?... Si elle se pointe, évidemment.

Ajouta-t-elle d'un ton moqueur. Installée sur le sofa comme ça, la musicienne cru un instant qu'ils étaient encore dans leur maison, dans la grotte où elle avait grandi. Mais la réalité était tout autre...

- Tu crois rester lontemps ici? Je veux dire, quand tu auras toutes les informations qu'il te faut, retournera-t-on chez les Rebelles ou veux-tu visiter encore quelques coins du contient?

Ice sourit et prit un air exagérément soulagé.

_ J’ai bien fait de ne pas le faire alors ! Quoique j’aurai pu te kidnapper en étant fidèle… je t’aurai kidnappé et tu aurais bien fini par m’aimer !

Ice laissa échapper un fin rire entre ses lèvres. Il laissait son esprit délirer une nouvelle fois. Kidnapper Zofia n’aurait jamais été dans ses intentions. Il aurait certainement eu trop honte de se montrer à elle tout en sachant qu’il avait trahi sa cause. Mais pour elle, peut-être serait-il revenu dans le droit chemin. Après tout, elle n’était pas une option dans sa vie qu’on choisit de prendre comme on prend un abonnement pour un certain temps… Son engagement vis-à-vis d’elle, c’était sur du long terme, c’était une sorte de contrat à tacite reconduction sur lequel Ice avait posé sa signature le jour même où il l’avait revu.

Ice se redressa tout en gardant contre son corps sa petite divinité à lui.

_ Oui, c’est ce que nous allons faire… mais n’ayons pas peur des rumeurs, il faut simplement qu’elles soient bonnes et c’est pourquoi toi et moi allons devoir mettre tous nos atouts en valeur ! Arlhéeane… j’ignore si elle viendra… on m’a dit que le personnage était des plus inaccessibles… tout comme Nathalia. Je ne pense pas qu’elles seront présentes même si elles nous surveilleront de loin. Elles sont à un palier qui nous est encore inaccessible mais avec l’aide involontaire d’Adélia, nous pourrons bientôt nous vanter d’avoir réussi.

Ice regarda cet appartement une nouvelle fois… Dire que dès qu’il refranchirait cette porte, il devrait de nouveau se montrer odieux envers Lady Sheldar. Ice ricana, même lord Sheldar n’aurait pas pu résister au charme de Zofia s’il l’avait connu !

_ Et bien j’imagine que nous rentrerons faire un rapport aux rebelles sur ce que nous aurons appris ensuite, nous pourrons prendre des vacances si tu le souhaites… On pourrait partir très loin, boire des cocktails sur la plage et danser tous les soirs au clair de lune !

- Et on pourrait se marier...

Depuis qu'ice lui avait offert la bague et lui avait proposé de se marier, Zofia et lui en avait peu parlé. Autant ils avaient profiter des instants précieux qu'ont leur accordait, autant ils apprenaient à se redécouvrir après cette longue séparation. Mais Zofia n'avaient pas oublier sa proposition. Ice non plus d'ailleurs, elle en était certaine.

Ils avaient leur maison à eux depuis quelques mois. Zofia ne voyait plus la raison pour laquelle ils attendrait plus lontemps. Enfin, elle ne voyait pas pourquoi ils attendraient plus lontemps. Après la mission, ils n'aurait rien qui ne les empêcheraient de le faire.

- ... Enfin, si tu le veux encore.

Zofia lui sourit, regardant ensuite la bague qu'elle portait depuis le début de l'opération. S'ils se mariaient, Zofia se jura ne ne plus se séparer de leur vraie alliance. Au Diable si dans d'autres missions futures, elle devraient jouer la fille riche et de bonne famille. La bague laissée dans le camp des espions ne se séparerait plus d'elle.

Ice eut un sourire doux et rêveur. Tout un petit monde venait l'enlacer de ses bras de coton doux et moelleux. c'est vrai, ils avaient dit qu'ils se marieraient. Ice voulait le mariage mais il voulait aussi des enfants: une fille ayant la blondeur de Zofia, une perle qui aurait les yeux de sa mère. Avec ça, il serait comblé! Il n'avait pas encore trente ans et aurait tout ce qu'un homme pouvait rêver. Si sa vie avait mal commencé, si on ne prévoyait pour lui qu'un avenir de misère, il avait renversé ce destin que beaucoup lui attribuait... mais quand on a une déesse à ses côtés, l'avenir ne peut que se charger de couleurs.
Ice redescendit de son petit nuage, son sourire se fit plus présent.

_ Oui, c'est vrai... on aurait tort d'attendre! On se sait jamais ce qui pourrait arriver! Dès la fin de cette mission, je t'épouserai... ce sera une fête magnifique!

Ice réfléchit, il voyait tout de même des conditions.

_ ... Mais je refuse à t'épouser caché dans une grotte, je veux faire ça dans un village voisin, sur une colline exposé au soleil! Je veux que même les dieux sachent que je t'aime! Tous les rebelles seront conviés et je veux que notre chef bénisse cette alliance. Je veux que tout soit parfait!

Il la serra dans ses bras. Cette demande lui avait donné envie d'accélérer la mission pour rentrer plus vite au bercail et honorer cet engagement mais il avait suffisament d'expérience pour savoir que c'était de la précipitation que naissait les erreurs. Il fallait qu'il soit patient et elle aussi.
Cela le fit un peu regretter de ne pas l'avoir fait avant. Il embrassa tristement le dos de sa main et puis est-ce que le courreur de jupons qu'il était se résoudrait à n'avoir qu'une femme dans sa vie? Ice avait toujours aimé la gente féminine mais il ne les avait jamais aimé comme Zofia, malgré cela leur faire la cour était un jeu dangereux lorsqu'on est en couple. Il fallait qu'il se range s'il voulait être un bon mari et qui sait, un bon père de famille.