Ils étaient trois. Frères et sœurs, sans pourtant être uni par le sang. Est-ce le destin qui les avait mené les uns au autres? Pas uniquement. Du moins le destin prenait-il la forme d’un homme au bien peu noble dessein.
Il y a de ses gens dans le monde, qui semblent toujours vouloir créer des ennuis autour d’eux. Si les gens de la région connaisse à peu près tous le plus célèbre créateur d’ennuis des environs, dans des contrés plus éloigné existe un être qui, s’il est peu connu de la population, avait toujours cette manie de vouloir apporter le tord à l’humanité. Cet homme s’appelait Kaoz, un prénom qu’il c’était probablement lui même donné à cause de son pouvoir de semer de chaos. Car, en effet, si les pouvoirs sur les éléments existent, il y a aussi des pouvoirs plus subtile, mais non moins dangereux.
C’est donc chez cet homme qui adorait semer la zizanie, que naquirent trois dragons, tous né du dragon du chaos qu’était celui de Kaoz. Chacun d’eux avait un pouvoir de l’esprit (l’illusion, le mimétisme, -). L’homme savait pertinemment que ces trois créatures à écailles appartenait à des humains qui serait doté de ses mêmes pouvoir et songea qu’un tel trio ne pourrait que semer un peu de cette anarchie qu’il aimait tant, s’ils étaient assez bien dirigé par lui-même. Il éleva donc les dragons ensemble, les empêchant de quitter sa demeure. Leur maitres seraient donc, tôt ou tard, attiré vers l’endroit où étaient leur dragon respectif. Il se tenait prêt à les accueillir et à leur montrer l’art de détruire le monde. Chacun arrivèrent donc, tour à tour, avec le bagage de leur existence et s’ils ne furent pas tous très réceptif aux premières paroles de Kaoz, ils ne tardèrent pas à l’adopter comme un père, qu’ils le haïssent ou non et à voir une famille dans cette étrange demeure. La proximité de leurs dragons ne pouvaient que les insiter à se rapprocher aussi les un des autres.
Alice fut la dernière a arrivé chez Kaoz. La plus jeune de la famille ce faisait déjà attendre depuis plusieurs années lorsqu’elle arriva finalement devant la porte de la cabane qui deviendrait pour quelques années sa demeure. Mais avant d’en arriver à cet instant où sont existence devait, pour elle, trouver un sens, il faut d’abord voir les huit premières années de sa vie, pour comprendre ce qui a fait d’elle ce qu’elle était déjà ce jour-là et ce qu’elle est encore aujourd’hui.
Elle était née bâtarde, d’une mère qui avait trouvée qu’en temps de guerre, où les soldats passaient sans cesse se reposer dans leur village, il était monétairement intéressant de vendre son corps. Son père, donc, aurait pu être n’importe lequel de ses êtres qui étaient venus souillés la couche de sa mère. Sa mère fut-elle indisposée par son corps qui enflait, victime de son dur labeur? Nullement. Elle ne laissa pas se détail l’arrêter, comme elle n’avait pas laissé ses précédentes grossesses l’empêchait de subvenir à ses besoins. Elle fit ce qu’elle avait fait chaque fois. Quand son corps devenait trop ravagé par l’enfant qu’elle portait, elle prenait le premier objet long et pointu qu’elle trouvait et s’en débarrassait avait de savoir s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon. L’esprit de ses frères et sœurs morts avant d’en être voulurent-il protégé ce nouveau fétus? Il y a tant de mystère en se monde! Quoi qu’il en soit, quand vint le moment où la mère voulut détruire l’enfant qu’elle portait, l’aiguille ne parvint pas à percer le placenta. Seulement le sang coula tout de même, de ce qu’en vit la fille de petites vertus du moins. Elle eut aussi l’illusion parfaite d’un ventre plats et après une semaine de repos, elle put se remettre au travail.
Pourtant, Alice continuait de grandir à l’intérieur du ventre de sa mère. Sous la protection de son propre pouvoir d’illusion qu’elle n’avait pas même conscience d’utiliser pour assurer sa survie. Les mois passèrent sans que personne ne voit rien venir. Alice était ballotté au rythme du de la vie de sa mère, mais parvint tout de même à terme, dans la surprise générale. La première surprise fut sa mère qui, lorsque ses os crevèrent, eut l’atroce et cauchemardesque apparition d’un énorme ventre rond à la place de celui qui était tout plat l’instant d’avant. Son client du moment, présent lors de cette scène fut foudroyé d’effroi et s’enfuit (sans avoir payé) laissant la prostituée seule avec ce diabolique phénomène.
Les rumeurs sur cette inaccoutumée naissance ravirent les villageoises qui ne portait pas la putain dans leur cœur. Alors la mère traita sa fille comme la source de la haine que lui portait les villageois. Elle la traitait tantôt comme elle eut traité un chien et l’instant d’après en faisait sa petite poupée, lorsque la vue d’une pauvre femme avec sa fille provoquait l’attendrissement chez un homme de passage. Alice était seule. Aucun enfant ne venant partager ses jeux, elle se voyait sans cesse dans la solitude la plus totale. Même son dragon restait invisible dans son existence.
Elle découvrit son pouvoir tôt, lorsque sa mère commença à lui reprocher les bleus qui parsemaient son corps et qui était trop voyant. Elle arrivait à les cacher par des illusions et faisait taire les mauvaises langues par se subterfuge. Bien sûr, cela n’empêcha jamais à sa mère de lui reprocher tous les malheurs du monde. C’est pourquoi, à trois ans déjà. Faisait-elle de la vie de sa mère un enfer à l’aide de son pouvoir. Elle lui offrait des visions terrifiantes jusqu’à la rendre folle par moment, sans pourtant qu’on ne puisse l’accuser de quoi que ce soit. Elle ne s’amusait pourtant pas de ses illusions qu’elle ne créait que pour punir sa mère, punir les enfants du village, punir le monde entier. Ça vie n’était rien d’autre qu’une lutte pour l’existence, avant l’arrivé de la seule amie qu’elle eut jamais.
Alice était alors âgé de 5 ans, quant à l’autre fillette elle ne le sut jamais, pas plus qu’elle ne sut son nom. Elle était débarquée au village comme une étrangère, seulement accompagnée de sa mère. Une mère qui à la différence de celle d’Alice portait tout l’amour du monde dans son cœur et le témoignait chaque jour à sa fille, mais mourut si rapidement l’année suivant son arrivée qu’elle ne pu jamais réaliser son désir de prendre Alice comme sa fille. C’est aussi là qu’elle avait perdue son amie qui ne supportant pas la mort de sa mère avait quitté le village aussi rapidement qu’elle était arrivée, si rapidement même qu’aujourd’hui Alice se demande si elle ne l’a pas imaginé pour elle même.
Néanmoins, avant le drame qui fit disparaître son amitié dans le néant, Alice passa une année entière à suivre cette drôle d’enfant qui était venue la trouver un matin, derrière la maison, un petit sac à la main, et lui avait simplement demandé si elle voulait jouer. Elle avait été prit au dépourvue, peu habitué à ce genre de requête. Il lui avait fallut si longtemps à retrouvé ses esprits que la fillette avait répété sa question plusieurs fois avec impatience avant qu’alice ne hausse les épaules pour signifié que ça lui était égal. Elle ne voyait cependant pas à quoi elles pourraient jouer.
Elle n’eut pas à chercher bien longtemps. Aussitôt eut-elle son assentiment que la fillette s’assoyait devant elle, prenait une branche et traçait un quadrillé dans le sol. Elle sortie les pièces blanches et les pièces noires qu’elle déposa vaillamment dans les carrés en les nommant, les expliquant à Alice. Alice écoutait, attentive. Si elle ne retint pas tout, elle jouèrent ensemble si souvent qu’aujourd’hui elle ne peut comprendre comment elle avait pu ignoré la place où disposer un cheval, ou la direction que prenait un fou. Cet échiquier devint, plus encore que son amie, toute la vie d’Alice. Si elle se faisait toujours battre les premières semaines, elle ne tarda pas à devenir une joueuse féroce. C’était une bien étrange amitié. Jamais elles ne parlaient, ou jouaient à autre chose. Parfois elles allaient chez son amie et y trouvait cette mère bavarde qui lui témoignait l’amour qu’aurait du lui témoigner sa mère. Cette présence lui faisait du bien, bien qu’elle n’en parla jamais et qu’elle préférait se tenir distante.
Un an, donc, c’était à peine écoulée que la mère de son amie mourrait et que celle-ci disparaissait dans le néant, la laissant seule, sans ce jeu qui était devenu son existence. Alors, commença sa première partie dans l’existence. Sa mère, bien qu’elle l’ignora, était son adversaire. Elle la voyait se déplacer en tout sens dans la maison, comme une reine noire sur un quadrillé, ses colères étaient des fous qui surgissait de nul part et sa haine passait par dessus les barrière illusoires d’Alice pour s’écraser sur sa tête douloureusement comme un cavalier. Mais Alice savait utiliser les pièces de sa mère pour qu’elle se bloque elle-même. Elle tua la vanité de la reine par des illusions de vieillissement et de laideur qui prenait la prostitué chaque fois qu’elle se regardait dans un miroir. Elle faisait tomber les colères de sa mère par l’arrivée inopinée d’un client qui disparaissait de l’encadrement de la porte dès qu’elle se retournait pour aller se refaire une beauté. À cela s’ajoutait les nuits peuplés de cauchemars et la femme imaginait des démons partout autour d’elle, accusait sa fille hargneusement et la frappait comme elle ne l’avait jamais frappé. L’aurait elle tuée? Alice n’en aurait pas été surprit. Les villageois avaient remarqué ses crises d’hystéries qui la prenait de plus en plus, même en plein marché. La folle, car cet ainsi qu’on l’avait surnommé, finit par être arrêté et emprisonné avant de se porter elle-même le coup qui la tuerait à l’aide d’une longue broche que lui avait donné froidement sa fille, lorsqu’elle vint lui dire adieu dans sa prison.
Alice quitta le village après la visite à sa mère, après avoir apprit sa mort. Elle venait de gagner ça première partie, mais n’en éprouva qu’une légère satisfaction qui disparue rapidement pour être remplacé par l’envie de jouer de nouveau, de confronter quelqu’un d’autre. Elle errait sur le chemin depuis plusieurs mois, sans avoir trouvé de partenaire de jeu digne de ce nom, lorsque ses pas la menèrent finalement à cette drôle de cabane où elle décida de cogner pour trouver un endroit pour dormir durant la nuit. Ce jour-là, il n’y avait personne. Il n’y avait malheureusement rien d’autres à plusieurs kilomètres à l’entour. Elle décida donc de se diriger vers la grange, à l’arrière. Elle pourrait peut-être y dormir, comme le faisait parfois les errants. La grange était immense. En fait, il s’agissait plutôt d’enclos et il ne fallait pas être bien malin pour savoir ce que ses enclos contenaient. Alice ne pu s’empêcher d’ouvrir quand même. C’est là qu’elle tomba face à face avec Dard. Celui-ci l’avait sentit venir plusieurs jour avant, mais n’en avait rien dit à personne, craignant de se tromper. Il savait que tous attendait depuis longtemps son maître à lui et ne voulait pas rependre de fausse joie. Il toisa la petite poupée maigrichonne du regard et la renifla un moment. Alice était restée sous le choc. Il y avait longtemps qu’elle ne rêvait plus d’un jour trouver son dragon. Son premier réflexe, alors, lorsqu’elle rencontra Kaoz, fut de le considérer comme un ennemi, un adversaire. Ce fut d’ailleurs, pendant les années qui suivirent, sa manière à lui de lui enseigner les choses. Il était un adversaire qu’il fallait toujours vaincre, mais qu’on ne tuait pas, comme on met un roi échec et mat, mais qu’on ne fait jamais réellement disparaître du jeu. La partie arrête juste avant.
Elle trouva ce qui se rapprochait peut-être le plus d’une famille pour elle. Un père, un dragon et des sœurs avec qui elle comptait bien jouer! Comme elle avait joué avec son amie, comme elle avait joué avec Kaoz: sans achever le roi, simplement en lui montrant qu’il avait perdu, avant de recommencer une nouvelle partie. Le monde était un vaste terrain de jeu!