Le Grand Jardin

Xia ne défila pas sa petite main de celle d'Adèlia, même si le spectacle qui s'offrait aux yeux de la jeune fille lui était splendide. Elle n'avait pas vu de fleurs si belles depuis un long moment. Ses yeux brillaient toujours des larmes solitaires, mais aussi de stupéfaction. Elle aimait cet endroit. Il lui convenait très bien. Et Adèlia ne la connaissait pas. Elle ne lui voulait aucun mal, mais une certaine gêne l'empêchait de lui parler personnellement. Seulement le fait qu'elle ne soit plus fidèle et qu'elle était en leur lieu l'étouffait un peu. Mais ce n'était pas ca qui ne lui permettait pas de lui parler. La gorge de Xia était sèche et plutôt irritée depuis les pleurs et ses cris qu'elle avait poussé tout à l'heure envers Arlhéeanne.

Adèlia lui avait dit qu'elle n'était pas sa vraie mère, mais elle n'en portait plus attention maintenant. Elle regardait la fleur d'un air pensif, comme si elle était captivée par celle-ci. Xia aurait voulu la regarder encore et encore, pour oublier ce qui se passait. Elle l'appelait Petite Arc-en-ciel. Même Arlhée ne lui donnait pas de surnom. Elle baissa la tête un peu et souria malgré tous les efforts qu'elle y mettait.

Aurora était resté là-bas pour comprendre la situation et la présence de l'autre dragonne la rendait un peu anxieuse et curieuse à la fois. Ses yeux se levèrent sur Toundra, et elle sembla avoir repris un air joyeux. En dérivant son regard sur Adèlia, elle s'essuya les quelques larmes qui restait ancrées aux coins de ses yeux.

- Pourquoi tu m'as emmené ici? demanda-t-elle à l'adolescente.

Xia observa longuement le bourgeon. Elle détaillait en même temps les lates du banc de bois sur lequel elle était assis en tapotant sur le côté une série de petit bruit qui attirait quelques regards. Ses yeux étaient néanmoins fixes et elle n'osait détourner son visage vers Adèlia. Pendant ses brefs instants où elle regardait le bourgeon, elle l'imaginait devenir une belle fleur multicolore...ce qu'elle désirait plus que tout devenir elle aussi. S'épanouir ainsi, avec les gens qu'elle aimait. Elle pouffa un petit rire lorsqu'Adèlia lui parla des arcs-en-ciel. Elle en avait vu rarement, mais c'était tout un phénomène auquel elle avait eu le droit d'assister. Les couleurs étaient si vastes qu'il pouvait réchauffer le coeur de celui qui le regardait. Elle rougit un peu, sanchant qu'elle parlait un peu d'elle.

Le jardin avait une vaste variété de vivaces tous bien resortie. Les jardiniers faisaient bien leur travail. Elle observa les plantes carnivores en pensant qu'elle voyait en le jardin sa partie sombre qu'elle redoutait la venue. Il représentait à la fois son côté lumineux et son côté ténèbreux. C'était angoissant et calme à la fois. Difficile de rester sur place, mais Xia savait garder le maximum de son calme dans CERTAINES situations. La jeune fille s'amusa avec ses doigts un moment avant de, finalement, tourner les yeux vers l'adolescente.

- Aurora dit que je suis aussi rayonnante que la lune...peut-être que c'est mon pouvoir. dit-elle joyeusement.

Une main se déposa sur son épaule, la faisant sursauté. Un main, certes, très douce, mais aussi qu'elle connaissait déjà. Elle se retourna vivement pour voir Loan. Son sourire s'affaisa pendant un moment, laissant place à de la déception. Elle ne savait plus trop quoi penser de lui. Il avait été son mentor pendant près d'un an. Peut-être qu'elle pensait à lui parler seul à seule?

- Et bien... que pouvait-elle dire d'autre? je ne sais pas...

Elle se mit à genou sur le banc et regarda Adèlia d'un air curieux.

-La lune?

Adèlia sembla réfléchir. La lune, un astre à la lumière froide qui avait, disait-on, un pouvoir d’attraction. Est-ce que Xia pouvait faire de la télékinésie? Elle ne posa pas la question, car Loan était arrivé. Prise dans son lunatisme, elle ne l’avait même pas vu approcher et ses yeux témoignèrent et de son mécontentement.

Toundra grogna, mais Adèlia détourna la tête de Loan et cela sembla calmer le dragon. Si Adèlia ne jugeait pas sa présence grave au point de lui envoyer un poignard dans le nez, le dragon pouvait continuer de mâchouiller son arbre. Adèlia demanda à l’homme qui venait d’arriver, d’une voix ennuyé:

-Vous ne pensiez quand même pas que j’allais la manger.

Cette idée sembla fortement l’amuser, car elle éclata de nouveau de rire avec un amusement mortifiant. Elle s’arrêta brusquement en apercevant la morsure au bras de Loan. La morsure était si profonde qu’elle avait saignée, puis séchée. Adèlia eut l’air profondément dégoûtée et tourna la tête. Toundra s’approcha, inquiet, et lança un regard noir à Loan comme si ce dernier avait fait exprès.

-Vous pourriez cacher ça!

Adèlia semblait déconnectée de la réalité jusqu’à ce qu’elle aperçoive la fleur arc-en-ciel et semble se rappeler de la présence de Xia. Elle se retourna vers la fillette et sourit sans sembler se souvenir de son précédent malaise.

-Tu sais les fleurs dans ce jardin pousse très vite parfois.

Elle montra le bourgeon.

-Il peut éclore n’importe quand.

Comme s’il avait attendu ces paroles, le bourgeon bougea légèrement comme si les minuscules pétales s’efforçaient de grandir et de s’ouvrir le plus rapidement possible. La fleur s’ouvrit comme si elle ouvrait la bouche et on pu distinguer une ranger de petits crocs.

-Si elle ne grandisse pas assez vite, elles ce font manger par les autres. Loan vous n’êtes pas son père pourquoi vous la suivez ainsi?

Elle posa sa question à l’homme d’un air distrait, comme si elle ne ce rendait pas compte de ce quelle demandait et qu’elle avait continué de parler inoffensivement de fleurs. Elle continua de regarder la petite fleur qui semblait s’agiter pour essayer de croquer un bout de Toundra.

Xia prêta attention à chaque détail sans observer Loan. À quoi cela servait-il? Il ne la voyait pas comme elle, elle pouvait le voir. Avait-il déjà vu le monde?... Cette question l'ébranla beaucoup, et elle perdit le fil du temps pendant quelques secondes. Peut-être n'avait-il jamais vu sa mère? Peut-être même ne la verrait-il jamais! Elle avait envie de le prendre en pitié et lui donner un calin...

Ce furent les paroles d'Adèlia sur la fleur qui la réveilla de sa transe. Elle regarda la plante aux couleurs multiples et vit les crocs. Sa perception des choses semblaient vouloir rester dans l'enfance et l'innocence, mais elle ne pouvait s'empêcher de fixer ces rangées de dents qui pouvait vous empoisonner jusqu'à vous faire souffrir atrocement. Elles n'étaient pas mortelle à ce stade, mais bientôt, dans très peu de temps, elle pourrait arrachée la tête d'une pauvre créature à l'aide de la force de sa gueule. Elle seule. C'était Arlhée qui lui en avait parler un jour. Toujours elle qui lui avait appris les choses les plus basiques qui ne lui servirait jamais.

Elle tourna les yeux vers Loan, ayant tout à coup perdu l'intérêt de discuter avec Adèlia. Le cycle de croissance d'une plante ne la fascinait guère. Elle attendait seulement avec impatience de pouvoir ouvrir la bouche et dire ce qu'elle avait à dire.

- Loan...elle réfléchit un moment avant de retrouver les bons mots. est mon père. Tout à coup, incertaine, elle se leva et alla vers lui. D'une certaine façon....non?

Elle résistait pour ne pas lui entourer la taille de ses petits bras qui commencaient à peine à se musclés.

Adèlia écouta distraitement Xia, fixant plutôt la fleur elle répondit sans grande conviction.

-Bien sûr Petite Arc-en-ciel, si tu veux... si tu veux.

La réconciliation entre la fillette et son faux père l'ennuyait profondément. Elle jeta un coup d'oeil à Toundra pour savoir s'il n'aurait pas une idée de l'endroit où ce trouvait Doryan, pour aller lui demander comment un esclav...enfin... un serviteur avait-il eut la si jolie épée qu'elle avait vu... Toundra lui fit signe que non et Adèlia en profita pour se replonger dans la contemplation du vide qui ce trouvait face à elle et qu'elle était seule à savoir si bien contempler. Toundra se déplaça un peu parce qu'une fleur particulièrement coriace était parvenu à lui arracher un bout d'écaille et était en train de gruger la chair en dessous ce qui était légèrement inconfortable.

L’odeur des plantes étaient vraiment prenantes. Il s’étonna d’encore réussir à respirer dans ce jardin et enviait Adélia et Xia qui ne semblaient pas souffrir d’un odorat surdéveloppé. Si dans de nombreuses circonstances, c’était un atout, ici cela représentait vraiment une gêne importante au point qu’il hésita à emmener Xia un peu plus loin, dans un couloir du château par exemple. Là, où il pourrait respirer sainement.

Toujours est-il qu’il trouva Xia très attendrissante lorsqu’elle l’appela Papa. Il ne savait pas comment se situer par rapport à elle. Il avait fait de son mieux cette année là pour lui donner un milieu épanouissant mais la tâche avait été ardue. Ils avaient dû voyager sans cesse.
Il caressa le haut de sa tête pour acquiescer.

- Peu importe comment tu me considères Xia, pour moi, tu seras toujours ma merveilleuse princess…

Loan se tut, ayant à peine finit de prononcer le dernier mot. Il avait senti une odeur bien particulière au-delà des plantes nauséabondes et il pressentait un danger.
[ A toi Nini ! XD]

Xia sentait qu'elle allait mourir. Loan la défendait contre SON avenir qu'elle-même avait choisi! Même si il ne la voyait pas, Xia savait qu'il la fixait. À la manière dont il la regardait, elle n'avait que l'impression d'être devant un mort. Il était son père, en fait non, il ne l'était pas! Elle savait que cette haine qui l'envahissait n'était que la base de ce qu'elle deviendrait grâce aux entraînements de Del lä Niokirkanoff! Elle souria d'une façon sadique même qu'elle en faisait peur. Elle se défigurait le visage pour sourire ainsi. Ses yeux noirs pouvaient vous emporté dans un trou sans fond, à y perdre la raison. Elle donnait froid dans le dos.

Il s'emportait pour tout ca..."comment osez-vous parler d'avenir pour elle"...Sa voix commencait à l'harasser. Elle n'aimait pas être retenue, l'impatience la rongait de tous ses membres. Nio savait ce qu'elle voulait et elle l'aurait en le suivant. C'était l'homme le plus craint selon Loan. Certes, elle avait fait fit de ne pas le connaître. Mais ces manipulations de la magie ne lui avait pas échappé lors des demandes d'"histoires" les soirs de feux. Elle regarda Loan d'un regard presque mort.

- Tais-toi. Tu ne sais rien de moi. lanca-t-elle brutalement à Loan.

Le comble, Loan la rattrapa. Ce fut trop. La goutte d'eau qui fit déborder le vase. Elle éclata en sanglot. Perdue, hors de contrôle. Elle n'arrêtait pas de sangloter. Les larmes ne venaient pas, mais pourtant, c'était sincère. Elle se laissa enlacer et l'embrassa sur la joue avant de déposer sa tête sur son épaule. Elle était chaude encore...Il avait peut-être raison. Après un moment dur, elle se calma. Sa tête se tourna vers Loan et elle parla d'un ton clair.

- Tu sais, Loan, je ne suis pas une mauvaise personne. Je n'ai qu'une seule famille et j'y tiens plus que tout au monde. Je les aime et je désire qu'ils m'aiment même si déjà le cas. Je sais que j'aurais toujours l'amour de ma mère et de toi. Je vous faisais confiance...Ma vie était entre vos mains. Mais maintenant, j'ai les meilleures cartes! dit-elle en frappa Loan dans le dos.

Il ne pouvait pas éviter sa lame. Elle l'avait rentré si creux, qu'elle ne l'avait ressorti qu'après quelques secondes. Xia avait agrandi la plaie à son retrait (désolé pour ca pour Xia c'était comme involontaire XD). Ses yeux remplis de colère, elle respirait comme un animal devant une proie. Son regard montrait qu'elle l'avait manipuler pour lui faire encore plus de mal. Elle le savait et savourait presque ce moment. Elle aimait le voir souffrir, le sang coulait et elle ne pleurait pas. Elle n'avait plus peur de voir les gens souffrir. Xia pourrait enfin se venger de sa vie mensongère. Elle pouffait de bonheur. D'un bonheur sal et hypocrite, mais d'un bonheur ! Elle riait fort, d'un rire sombre. (j'apprend vite XD)

- héhéhéhé...Vois-tu Loan, je ne suis qu'une simple fille qui a besoin d'un meilleur exemple. Cette SALOPE ne fais plus l'affaire. TU ne fais plus l'affaire. C'est beaucoup mieux comme ça. Les mensonges n'existeront plus et je serai beaucoup plus puissante que jamais avec Nio comme maître.

Elle se retourna vers celui-ci et s'avanca. Sa lame laissait tomber quelques larmes de sang au sol, comme si elle pleurait. C'était le début d'une nouvelle aventure...d'une nouvelle vie. Nio s'avanca et lui murmura des choses à l'oreille qui la firent encore plus sourire. Mais quelles idées ! Pourquoi s'encombrer d'un bébé! Elle trouvait cette idée à la fois stupide et intelligente, car le débarassant des bras de ses infames parents, elle se sentait moins coupable d'avoir sacrifier deux pauvres bébés. Dès qu'il fut monté sur son dragon, elle le suivit et prit sa main pour embarquer. Un dragon. Elle en aurait un nouveau! Irremplacable selon les mythes et légendes. Ce n'était que des bêtes stupides et sans cervelles. Une chance qu'elles avaient toujours les griffes et les crocs. Elle attendit l'envol avec impatience.

- Allons-y!

Elle jeta un dernier regard*, sans pitié, à Loan. Elle n'avait que de la haine et de la rage au fond d'elle. C'était fini cette vie de contrôle! Elle se prendrait en main à l'aide de Nio et serait beaucoup plus heureuse, car elle serait beaucoup plus forte.

"Adieu ce monde que je déteste."

*

Spoiler:

Adèlia ce coucha sur le banc, laissant à la servante le loisir de tout nettoyer. Sa respiration ralentit pour reprendre un rythme normal et elle sembla, comme d’habitude, oublier tout ce qui ce passait autour d’elle. Toundra poussa un grognement d’impatience en regardant la servante s’acharner sur les pierres pour tout nettoyer. Adèlia ce leva brusquement et ce dirigea vers Toundra, ignorant le sang qui demeurait encore et la servante.

-Pourquoi ne pas retourner nous promener! Nathalia ne semble pas avoir besoin de nous et il faudrait prendre des nouvelles de ce qui ce passe chez le peuple.

Sans attendre une réponse quelconque de Toundra, Adèlia la contourna pour ce diriger vers l’entrée du jardin. Elle revint brusquement sur ses pas et attrapa brutalement la servante par la gorge pour la tirer vers elle avec une force surprenante. Elle ordonna avec une voix calme, presque douce, qui contrastait avec ses gestes:

-Faites venir les jardiniers qu’ils nous fassent un miracle de ce gâchis.

Son regard ce vida de sa précédente colère et elle lâcha la servante qui s’effondra légèrement sous le choc avant de reprendre ses esprits et de bégayer qu’elle ferait cela immédiatement. Adèlia avait déjà rejoint la porte d’entrée du jardin, suivit de Toundra et ce dirigeait vers la place publique.

Marguerite avait répondu par son même sourire charmant et avait posé délicatement son bras sur celui de Daleg, sans pourtant prendre appuie dessus. Son bras épousait la forme de celui de l’homme avec élégance. Elle ne jeta pas même un coup d’œil au deux femmes alors qu’ils passaient tous les deux à côté d’elle et ils prirent la direction des jardins. Si elle ne pu que remarquer que Daleg avait évité la question des chantiers, elle fit mine d’avoir oublié, elle-même, la question. S’il était au courant de plus de chose que la majorité des gens, elle saurait lui délier la langue.

Leurs pas les menèrent donc dans le jardin fort priser depuis que les jardiniers s’étaient remit à l’œuvre pour en faire un lieu paradisiaque. De nombreuses personnes marchaient tranquillement dans les allées et les sentiers alors que d’autres s’occupaient à lire sous un arbre. Mais aussitôt furent-ils sortirent qu’une brise fraiche se leva tranquillement. Il ne fallut que quelques minutes pour que les gens, trouvant que le temps ce rafraichissait un peu trop, décident de rentrer au château. Marguerite, sentant le vent se lever un peu avait simplement dit, un sourire aux lèvres.

-Ça ne persistera pas bien longtemps.

Comme elle l’avait deviné, le vent cessa quelques minutes plus tard alors que presque tout le monde était entré au château. Le silence n’était plus brisé que par le ruissèlement de quelques fontaines et la rumeur d’une lointaine conversation, de gens qui n’avaient pas craint l’arrivé du vent. Marguerite fut satisfaite de cette nouvelle tranquillité. Si on avait tendance à considérer le pouvoir du vent comme peu puissant, c’est que les gens ne comprenaient pas, bien souvent, la subtilité d’un tel pouvoir. Marguerite, si elle n’avait pas l’habitude de créer de tornade pour époustoufler la galerie, avait toujours su user de son pouvoir avec cette discrétion et cette subtilité qui semblait être une habitude chez elle.

-J’ignorais que les gens de votre importance, prenaient encore le temps de ce promener dans les magnifiques jardins.

Elle avait décidé de ne pas ramener expressément la discussion vers les chantiers, aillant sentit la tension que cela créait chez Daleg, elle préféra d’abord l’amené sur une conversation anodine.